Monika Karbowska
Quelques lieux de pouvoir en Angleterre – les Royal Courts of Justice, entre le cinéma et les Rotschild
Après le 27 et le 28 octobre consacrés au « procès » de Julian Assange, je consacre la matinée du vendredi 29 octobre au débriefing avec mes collègues de Wikijustice. Je réponds aussi aux appels des amis et des militants de France qui, sous le coup du storytelling médiatique déchaîné dans « l’affaire Assange », se rappellent que je suis la seule à être sur place et que je peux leur donner des informations bien plus précises et tout à fait différentes. J’ai ainsi envoyé les photos de mon attente devant les Royals Courts of Justice à Gilles Chambault dans la matinée du 27 et celle du 28 octobre. « Bon courage si tu es sur place » – m’envoie-t-il par SMS. Je lui réponds « Oui je suis là, et c’est une très mauvaise pièce de théâtre ».
Gilles m’envoie des articles et photos du storytelling, je lui envoie la réalité : Jamie et Eric allongés par terre, Christophe Deloire, Georgina, les faux avocats avec leur tricycle de cirque, les murs sombres de la bâtisse néogothique. Gilles a toujours aimé ma façon de diriger nos découvertes dans nos voyages. Je sens qu’il brûle de me rejoindre en Angleterre. Pourquoi pas ? Après tout, nos voyages se sont toujours passés dans une entente parfaite.
Je pense encore à lui à 11 heures le jeudi 28 car je lui envoie une photo dont je sais qu’elle lui plaira : je lui souris devant la voûte néogothique coiffée de mon chapeau de la chapelière de Fécamp, ce chapeau stylé qu’il m’a offert lors de notre voyage dans cette ville avec mon neveu, en février 2008.
Ce fut l’une des dernière image qu’il a pu voir de la vie et du bonheur.
Au moins peut-être ai-je pu lui donner ce bonheur, bien que je n’ai pas pu lui sauver sa vie.
Le vendredi 29 octobre à midi il est décédé brutalement.
Mais je ne le savais pas alors. Le vendredi 29 octobre à midi je finissais mes conversations débriefing dans le beau foyer club de gauche du Strand Hostel.
Une femme assise à une table voisine m’interpelle lorsqu’elle m’entend parler d’Assange. Elle fait partie de ceux qui sont venus à la manifestation devant le Musée National de la Justice. Elle me pose des questions sur ce que j’ai vu à l’intérieur du bâtiment lorsque je lui explique qui je suis et la lutte de Wikijustice. Comme beaucoup d’Anglais de la classe ouvrière, elle admire les Gilets Jaunes et rêve d’une grande révolution populaire dans son pays. Et ce d’autant plus qu’elle m’avoue être pauvre et habiter une province abandonnée du pouvoir élitiste. Elle est aussi très hostile à la monarchie et de la confrérie « Windsor » en particulier. Elle m’avoue n’être venue que parce que « quelqu’un » lui a payé le train. Décidément, Julian Assange ne peut compter que sur le peuple pauvre pour rester en vie, même si ce peuple est impuissant à le faire sortir de la forteresse windsorienne dans laquelle il est captif.
A midi donc je quitte le Strand Hostel pour regagner Paddington, les quartiers centraux étant bien trop chers pour moi aussi ! Cependant, avant de quitter le quartier je déjeune au Crown Bar toujours dans l’optique de lutter pour la survie des indépendants contre l’oligarchie mondialiste. Je parle avec la jeune serveuse yougoslave de la situation, sans toutefois rentrer trop dans les détails du «covid ». Elle me dit que la situation s’améliore, les touristes reviennent et « Nous allons gagner la lutte pour revenir à la vie et toute cette histoire terrible ne sera qu’un vilain souvenir ». Nous nous sourions, car nous avons compris qu’on est toutes les deux dans la Résistance.
A Paddington je gagne un autre petit hôtel réservé sur internet, il est tenu par un couple de Polonais un peu âgé. La réception et le foyer sont dans un pub chaleureux ou je peux écrire, boire mon thé et discuter à loisir. Cependant j’ai hâte de retrouver le Panache Café ou je raconte mes aventures des Royals Courts car ses propriétaires ont connu Assange en 2010, mon « Fish and Chips » yougoslave, les pâtisseries marocaines à côté du Consulat à Praedt Street. Je jette un coup d’œil au Frontline Club mais aucun des protagonistes du théâtre de la veille, pas même Vaughan Lockart, ne semblent présents dans les lieux. Je salue ma petite coiffeuse burkinabée et je vais chercher mes chaussures chez un cordonnier, un travail parfait pour 8 livres, deux fois moins qu’à Paris, chez un artisan d’une politesse artistocratique. Je finis ma soirée au café irakien « Anwar Burj Alarab » garni de curieuses photos en noir et blanc de l’Irak des années 50. L’ambiance est chaleureuse et studieuse, ou les hommes fument dehors les pipes à eau pendant que je m’attable à mon ordinateur devant des thés aux pignons apportées par une aimable serveuse. En fait, je suis en vacances.
J’aime beaucoup l’ambiance du quartier mais je ne peux y rester. Les hôtels ont retrouvé leur vrai prix d’avant le covid, c’est-à-dire 100 Euros pour une chambre très simple, mon hôtel tenu les Polonais s’avère mal agencé. Il est surpeuplé par des groupes de jeunes venus de province s’amuser pour le grand week-end de Halloween après un an de dictature covidienne sans plaisirs. Les salles de bains collectives sont occupés en permanence par des filles se coiffant et se maquillant. Mais c’est le froid dans les chambres qui me décide à le quitter et revenir au Strand Hostel puisque je veux refaire le tour du quartier des tribunaux.
Ce fut une erreur de le quitter. Lorsque samedi matin 30 octobre, une très belle journée ensoleillée d’un automne doré, je me retrouve devant la jeune réceptionniste française qui m’avais accueillis mardi, elle est désolée « tout est pris car pour le week-end nous avons beaucoup de visites de province, tout le monde vient s’amuser dans les boîtes, les théâtres, les music- hall. Et surtout maintenant, après les fermetures du covid et surtout aujourd’hui, c’est le samedi d’Halloween » !
Je peux néanmoins m’installer dans le foyer désert et chercher un autre lieu sur Booking. Une fois réservée ma place au Safestay Kensington Holland Park dans le parc à une encablure du château de Kensington, mais à l’opposé d’ici, la gentille réceptionniste accepte que je laisse mon sac en dépôt pour effectuer tranquillement ma visite du quartier.
Je commence ma visite sous la statue imposante de Gladstone en face de l’Eglise Saint Clément le Danois, en face du High Governorate Autralien. De nombreux étudiants vaquent à leurs occupations, entre les salles de cours et les bibliothèques du Kings College et de la London School of Economic, en face de l’Eglise et jouxtant les Royal Courts of Justice.
Justement, je retrouve mon chemin du 27 et 28 octobre : longer la London School of Economic, le square parking avec son entrée néogothique vers les cours de justice dont les immeubles austères des années 70 se dessinent au fond, puis devant la porte en bois et la grille en fer des Royals Courts of Justice, dont j’ai fini par comprendre qu’elles sont un complexe muséal. Alors je m’arrête en face du Dragon de la City et l’imposante bâtisse jouxtant les tribunaux : la Old Bank of England. Aujourd’hui c’est un pub de luxe, mais ses drapeaux britanniques sur la façades attestent que ce lieu fut un haut lieu du pouvoir : une importante succursales de la Bank of England en face des lieux de pouvoir judiciaires, les tribunaux royaux, l’ordre des avocats (la Law Court dans l’impasse Yell Yard), puis toute la rue Fleet Street qui commence là et qui fut pendant 200 ans la rue de la presse avant que Robert Murdoch ne casse cette vie en 1986[1].
Aujourd’hui il ne reste rien de l’histoire de la presse anglaise dans ce lieu, sauf les quelques pubs… Mais qui dit Bank of England dit City of London Corporation et surtout famille des Rotschild, dont l’histoire et la fortune est inséparable de l’économie et du pouvoir politique et économique britannique mais aussi mondial depuis 1815. J’ai déjà commencé à comprendre le rôle de la famille Rotschild dans le capitalisme européen depuis le 19 siècle, véritable « service secrets avant les services secrets » en Europe depuis 1813, avec des multiples et rapides liaisons secrètes entre les différentes « Maison Rotschild » en Europe, avec toujours la bénédiction et le soutien discret de la Maison de Hannovre à Francfort sur le Main, la famille de Hesse Darmstadt qui est à l’origine du pouvoir des Saxe Coburg Gotha sur l’Angleterre et qui a crée de toute pièces l’influence et secrète Famille Battenberg, cœur du pouvoir en Europe depuis 1850 entre les Romanov, les Hohenzollern et les Saxe Coburg Altenberg et Gotha baptisés « Windsor » sur le tard pour brouiller les pistes de leur origine[2].
Ce qui est curieux est que j’ai pu finir des études d’histoire de plutôt bon niveau en France et en Pologne sans jamais vraiment étudié le rôle des Rotschild dans la construction des dynasties possédant pouvoir politique et économique en Europe. Il a fallu le naufrage de la dictature « covid » en Europe, les doigts accusateurs des dissidents trumpistes « Q anon » pointés vers les « Rotschild » comme responsables de cette manipulation d’octobre 2020 à avril 2021, pour que soit obligée de me documenter sérieusement sur l’histoire de cette famille européenne aussi puissante que secrète[3]. L’étude des bilans financiers du RITCP (RIT Capital Partners), la holding dirigé par « Lord Rotschild » a un pouvoir qui n’est effectivement pas anecdotique.
En examinant les rapports annuels du RITCP nous apprenons (entre autres) que la holding de Rotschild détient effectivement des avoirs des banques centrales britanniques et allemandes, mais aussi des participations dans les fonds d’investissements de Charles Schwab, un allié des oligarques américains Carnegie et dans le fond Hamilton, les Hamilton étant une puissante famille possédant de nombreux avoirs dans le monde anglo-saxon.
Nous attendons toujours que de sérieux journalistes d’investigations se penchent sur les bilans financiers des entreprise de la Holding RITCP et de leur rôle dans l’économie et le pouvoir politique mondial actuel[4].
Reports | RIT Capital Partners plc
Rotschild et Murdoch ont bien entendu travaillé de concert en investissant dans Genie Energy, une entreprise pétrolière tenue par le vice-président des USA de Georges W Bush, Dick Cheney.
L’entreprise des Rotschild a aussi investi dans les holding pharmaceutiques Watson et Robin Hood appartenant au sud-africain Antony Tabaznik via sa multinationale de médicaments génériques Arrow.
Or Antony (Tony) Tabaznik est un des visiteurs de Julian Assange lors de sa captivité du 3 Hans Crescent Street…
Un proche des plus puissants financiers de la City, des « Rotschild », a donc eu un accès privilégié au captif Assange.. Pour quelle raison? Je me pose cette question, sans pouvoir encore y répondre.
VISITAS-ASSANGE-2015-LF-1.pdf (periodismodeinvestigacion.com)
Un autre lien entre le « récit Assange » et les pouvoirs financiers et politiques mondialistes est le personnage de Stella Morris aka Sara Gonzalez Devant. La personne qui se fait passer dans les médias pour la « fiancée » de Julian Assange apparait sous le triple nom de « Stella Morris », « Sara Gonzalez Devant » ou « Stella Smith Robertson ».
Sous le nom de « Sara Gonzalez Devant » elle a été étudiante au Canada soutenue par la Fondation Jeanne Sauvé. Son directeur de recherche fut Stephen Saideman, selon le site de la fondation.
Or, Stephen Saideman n’est pas un militant contre le système: selon son propre site internet, il a travaillé comme conseiller pour l’OTAN et il dirige le think thank gouvernemental Réseau pour la Défense et la Sécurité du Canada. De plus il a été subventionné pendant des années par le Council on Foreign Relations, le plus puissant think thank de l’armée et du gouvernement des Etats-Unis.
About Me — Stephen M. Saideman (stevesaideman.com)
Au vue des entreprises les plus puissantes de la planète qui financent cette structure, on ne peut que penser que le professeur Saideman et ses étudiants (par conséquent Sara Gonzalez aka Stella Morris également) sont parfaitement bien intégrés dans le système des puissances financières et politiques aussi bien de Wall Street que de la City of London Corporation. Saideman n’est pas un dissident et Stella Morris aka Sara Gonzalez Devant fait également partie du système mondialisé dominant. Il apparait que sa complicité avec MC McGrath, l’informaticien subventionné par Peter Thiel et sa société proche de la CIA Palantir, que j’ai pu observer à la fin du show « Free Assange » organisé le 28 octobre, est donc tout à fait logique.
Le cinéma au « tribunal »
J’en suis dans mes réflexions sur le pouvoir des « Rotschild », vrais ou fantasmés, lorsque je remarque sur la « Old Bank of England » est flanqué sur sa droite par une maison plus petite à l’élégante façade rouge ornée d’un bas-relief de griffons. Les griffons de l’emblème de la City of London Corporation ? Le bel immeuble est vide et les méchants panneaux « to let » « à louer » posés sur les vitres attestent d’importants changements de pouvoir dans ces lieux. Depuis les fermetures covidiennes, la City est vidée, elle semble disparaitre, sans que le citoyen n’en soit informé.
Car ici commence bien la City of London Corporation et son pouvoir extra-territorial : en face de la maison vide aux griffons se dresse un immeuble sans âme des années 80 et sur sa façade est apposé la plaque « Fleet Street » avec l’emblème de la City. La rue Lane Chancery qui monte vers Hollborn, la quartier des avocats derrière les tribunaux, marquent la délimitation entre le pouvoir de l’Angleterre souveraine et celle de la corporation internationale des banquiers, plus vieille que le pouvoir royale de cet Etat.
Alors l’affaire Assange se déroule toujours sous auspices du pouvoir de la City, comme elle s’est déroulé au cœur de la City à la Old Bailey, en septembre l’année dernière.
En face de la Old Bank of England et des Royal Courts, un autre endroit de pouvoir mondial : La banque Lloyds[6], à laquelle est adossée le registre maritime mondial Lloyds, le plus vieux registre de classification de bateau, sans lequel la mondialisation économique et l’expansion de la Maritime Law, la Loi de maritime, n’aurait pu se faire. Sur cette maison, une plaque « Devil Tavern, demolished in 1787 » (Taverne du diable détruite en 1787) est encadré par la mention « Corporation of the City of London ». Nous sommes bien dans cœur du pouvoir « mondialiste » tant décrié par les souverainistes et autres « Q-anon » ! Derrière le kiosque et le petit café « The George » se déroule le grand complexe du Inner Temple, la corporation des avocats et juristes issus des Templiers anglais, les corporations de juristes étant un pilier du pouvoir du royaume anglais puis britannique[7].
La petite croix honorant la mémoire des héros de la RAF sur le mur de l’église Saint Clément parait brusquement très modeste, écrasée par l’histoire millénaire du pouvoir des banquiers et et des ordres militaires religieux et autres associations liées par le secret et le pouvoir comme les francs-maçons, également désignés aujourd’hui, à tord ou à raison, comme responsable du pouvoir mondial et hostile à la souveraineté des nations. [8].
Je reviens vers mes pas pour examiner de plus près les cours de justice. Pour cela j’emprunte le passage Clement Inn entre la London School of Economics et la grille des Royal Courts of Justice.
J’aboutis à la Grange Court, un étroit passage entre la grille de l’école et le bâtiment austère des années 70 qui abrite le Thomas Moore Buidling et le Queens Building, les vraies cours de justice en exercice. Je contourne donc ces bâtiments explorés le 28 octobre, lorsque je cherchais le lieu ou déposer ma plainte. J’ai tout le loisir d’en observer l’agencement.
Je passe à côté de la galerie qui les relient au bâtiment central néogothique ou j’ai passé dans ce temps. C’est à cette endroit, dans la rue Carey, que je remarque plusieurs grands camions de retransmissions de télévision ou de cinéma, marqué « MBS equipement ».
J’arrive à l’arrière des Royals Courts of Justice et je vois alors que la rue est barrée et un amoncèlement impressionant de bric à brac de meubles, de caméras, de projecteurs, d’accessoires divers encombre la chaussée. Des techniciens en gilet jaunes s’activent entre les camions et leur outils. Pas de doute, c’est un tournage de film avec les Royals Courts comme décor ! Je questionne deux jeunes filles qui gardent un stand garni d’objets historiques, des vêtements de l’époque de la seconde guerre mondiale, semble-t-il. Elles confirment, c’est bien un tournage de film !
Normalement, je n’ai pas le droit de photographier, mais je peux passer. Alors je passe dans la rue entre les pubs fermés et le batiment qui plus que jamais fait figure de musée et pas de véritable tribunal. Je photographie néanmoins des véhicules, des barrières rouges et un panneau avec des affiches des années 40 « Avis à la population » et « Français allez travailler en Allemagne » ! Pas de doute, ce sera un film sur l’occupation nazie et ce décor est censé représenter la France des années noires. Personne ne me dit rien, car avec mon pas décidée, mon chapeau, mon manteau et mon sac, j’ai sûrement l’air d’une productrice qui vient inspecter l’avancement la préparation du tournage.
Ainsi, je tourne dans une petite ruelle Bishops Court au nord du Yell Yard qui est relié à la Chancery Lane, la rue délimitant la City de la ville de Westminster et menant à Hollborn, le quartier des avocats. D’ailleurs, l’imposant bâtiment en brique que je longe jusqu’à la rue Holborn est le Lincoln’s Inn, le deuxième des quatre guildes de juristes issues du Moyen Age[9].
Il est intéressant de constater qu’avec le Lincoln’s Inn commence la vaste commune de Camden, la guilde est située dont à la lisière de Westminster, de la City et de Camden. Les « Inn’s court », les guildes de juristes ayant toujours bénéficié d’un statut libre, c’est-à-dire qu’elles n’obéissent ni au gouvernement, ni au pouvoir royal ni au pouvoir des hommes de la City, il me semble donc que ces hommes et ces femmes ont tout les atouts en main pour devenir un « pouvoir mondialisé », extraterritorial.
Au nord du Lincoln’s Inn, le long de la Holborn Road je reconnais le Grays’Inn, le vaste complexe de bureaux, de jardins, de salles historiques et d’église ou nous nous sommes rendus avec mon collègue de Wikijustice, le 23 septembre 2019 rencontrer l’avocats de Julian Assange appartenant en théorie à cette confrérie via le cabinet d’avocat Gray’s Inn : Mark Summers. Nous avions été reçu par un méfiant manager, Paul Venable, qui nous avait indiqué que Summers était absent mais que Edward Hamilton Fitzgerald prendrait l’affaire Assange en main, ce qui se passa en février 2020[10].
Je tourne dans une petite impasse entre deux pubs, je me retrouve entre le beau square intérieur Lincoln Fields et les imposantes bâtisse en briques de l’ordre des avocat. Les camions de la télévision stationnent dans toute la longueur de la rue Newmans Row puis Serle Street, jusqu’à la flèche néogothique des Royal Courts tout au bout. La rue Carey est définitivement barrée sur ma gauche, impossible de passer à pied. Les caméras tournent, tournage du film est en cours.
J’ai encore plus l’impression que les Royal Courts ne servent pas à rendre la justice, mais à servir de décor de film et de spectacle, de jeux de rôle aussi, comme celui du procès de Julian Assange.
Sur la Serle Street je remarque un immeuble portant à l’entrée le panneau « Land Registry ». C’est le cadastre anglais qui m’aide si bien à trier le faux du vrai, à confronter le storytelling à la réalité des faits, qui possèdent les lieux et les bâtiments.
Je reviens vers le Queens building, j’emprunte la Grange Court, le Clement Inn, je me retrouve devant l’Eglise Sankt Clement, et sa mélancolique croix d’hommage aux tombés de la RAF. Les cafés en face sont bondés, la bijouterie et la boutique de vêtements masculins situés côté City retrouvent quelques clients. Les Royal Courts of Justice resplendissent sous le soleil. Le dragon garde la City, même si elle semble dépérir économiquement en tant que territoire. A moins que le gouvernement anglais n’ait décidé de la nationaliser pour de bon et mettre fin à cet enclave millénaire de pouvoir mondialiste au cœur de sa capitale souveraine.
[2] Le livre « Die Battenbergs, eine Europäische Familie » Waldemar Kramer, 2019, Wiesbaden, m’a fournit beaucoup d’indications précieuses.
[3] Le seul livre de bonne facture sur les Rotschild est l’œuvre d’un journaliste anglais dans les années 60 : Frédéric Morton «Les Rotschild », Editions j’ai lu, 1962
Amazon.fr – Les Rothschild – Frederic Morton – Livres
[4] RITannual2001.pdf (ritcap.com)
[5] Je m’étonne moins des publications du site DOCUMENTARY – Julian Assange: 2010-2022 (julianpaulassange.com) « propriété de General Sands » qui place « Julian Paul Assange » sous la dépendance de « Jacob Rotschild », concept-raccourcis pour désigner les financiers de la City.
[7] Templiers en Angleterre — Wikipédia (wikipedia.org)
[8] Knights Templar – Wikipedia
Knights Templar (Freemasonry) – Wikipedia
[10] 20 septembre 2019, Westminster Magistrate Court, l’audience de Julian Assange qui ne devait pas avoir lieu – Liberté pour Julian Assange – Monika Karbowska (monika-karbowska-liberte-pour-julian-assange.ovh)
Kensington, les discrets lieux de l’aristocratie
Je me déporte avec mon sac de l’autre côté du Hyde Park, dans un autre quartier de pouvoir : Kensington. J’y retrouve un autre hostel, confortable avec un foyer aux grandes baies modernes ouvertes sur le magnifique parc. La vie a repris pour de bon, l’hostel est plein de jeunes gens visitant Londres ou cherchant du travail. Le lundi ce seront des groupes d’élèves qui occuperont l’espace de leurs rires radieux. Dois-je rappeler qu’aucun masque n’entrave notre joie de vivre, ni dedans ni dehors ?
Un jeune Iranien vient me parler plusieurs fois alors que je travaille sur mon ordinateurr devant mon thé dans le foyer de l’hostel. Il veut que je l’aide à écrire son CV car il cherche du travail. Je hoche la tête et je lui explique que je suis étrangère, Française et que la technique du CV est très culturelle et différente selon les pays. Je sais écrire un CV français mais je ne sais pas très bien de quoi doit avoir l’air un CV en Angleterre. Mais je veux bien jeter un coup d’œil à son CV en ce qui concerne son aspect général. Il s’en suit une conversation sur Brexit, le covid et le marché du travail en Angleterre. Contrairement à ce que dit la propagande en France l’activité économique a plutôt l’air de reprendre ici. J’ai remarqué plusieurs devantures de magasin comportant les annonces d’emploi ! Si les patrons cherchent leurs salariés directement dans la rue avec l’annonce en vitrine, c’est qu’il y a plus d’offres que de demande, un bon signe pour les travailleurs !
Je discute avec le jeune hommes le samedi soir, puis le lendemain dimanche. Le Lundi 1 novembre il vient me retrouver radieux : il n’aura pas besoin de mes services, il a déjà trouvé un boulot dans un pub ! Je l’encourage pour son premier job et je ne peux que constater que le Brexit marche car il y a de l’emploi pour les travailleurs ! Un moment je me demande si je ne ferai pas mieux d’émigrer ici plutôt que de rentrer dans ma terrible patrie, si terriblement en souffrance et en déliquescence, la France, l’Europe continentale et l’Union Européenne aux mains de la secte covidienne…
Samedi soir je fais un état des lieux sur quartier. Le Holland Park est séparé du château royal des « enfants royaux » par un petit quartier très sympathique de villas victoriennes sous d’imposant platanes, de résidences luxueuses et de petits restaurants animés. La Kensington Palace Garden est une rue bordés de manoirs de l’aristocratie du système britannique et mondial entrecoupée de résidence diplomatiques anciennes. Elle est interdite à la circulation le soir, ce que j’ai pu constater en janvier 2021 et surveillée par la Territorial Police Group, l’unité anti-terroriste de la police municipale de la ville du Grand Londres, la seule police existant au Royaume Uni.
Mais au sud du quartier des aristocrates, la vie de citoyens ordinaires se déroulent paisiblement vue la Kensington avenue. Certains établissement sont des clubs mondains et sélectifs, d’autres sont des restaurants de quartier. En face de l’Eglise Sankt Mary’s Abbot j’avise un restaurant chinois dont la large vitrine est directement ouverte sur la rue. Ce qui me plait est qu’il est plein, que les convives sont assis très proches les uns des autres et que l’élégante femme qui se tient derrière le bar ne porte pas de masque. Un rapide coup d’œil sur les prix de la carte et je m’installe à l’intérieur à côté d’une famille dont les deux enfants s’agitent en finissant de grandes assiettes de nouilles sous les yeux bienveillants de leur père. Ils ont l’air très heureux de la journée de vacances passés et je pense toujours douloureusement aux enfants de France terrorisés sous leur masque par leur professeurs et par le gouvernement et aux parents français incapables de les défendre face à la perversité du régime.
Je suis très contente de côtoyer de si près des humains dans l’étroite pièce et heureuse de manger un énorme plat de fruits de mer, librement. Sans que personne ne songe à exiger de moi de certificat de « pureté vaccinale ». Libre Angleterre, oui, comme en 1940 !
Avant de rentrer je fais un tour dans le grand supermarché alimentaire Kensington Arcade situé au-dessus du métro du même nom. Je voulais voir si les rumeurs de pénurie de nourriture en Grande Bretagne, propagées par les média français suite au Brexit étaient vraies. Mes amies communistes m’avaient déjà assuré que c’était faux, mais je voulais vérifier par moi-même le contenu des rayons, même si un seul magasin ne peut pas épuiser tout le sujet. Ce qui m’a surpris en me promenant dans les allées du supermarché, ce fut non seulement son opulence et l’abondance de produits variés. Après tout, je me trouve ici dans un quartier riche de Londres à deux pas du palais royal ! Ce qui m’a frappé, ce fut la richesse des produits européens exposés et les prix plus que modérés ! En effet, j’ai vu du fromage et de la charcuterie italienne, des vins français et italiens, des légumes hollandais, des fruits espagnols, du poisson d’Irlande… Des produits même que je n’avais jamais vus dans nos pays européens et que je retrouvais là après le Brexit, joliment emballés et mis en valeur avec la provenance régionale mentionnée pour chacun d’eux ! En ce qui concerne les prix, j’ai retenu un exemple frappant : sur un présentoir un triangle de Brie de Meaux AOC était vendu 1,6 livres, soit 2 Euros ! Pourquoi ce produit français et d’autres italiens et espagnols sont-ils aussi bon marché ici ? Peut -être parce que sorti de l’UE la Grande Bretagne peut enfin abandonner l’inique TVA à 20% imposée par Bruxelles, et en baissant la TVA modérer les prix pour relancer la consommation… Même si elle continue à acheter des produits européens !
La preuve que la propagande anti-britannique des médias est mensongère et condamnable, puisqu’en fait de pénurie, les Anglais achètent à nos pays encore plus de produits alimentaires qu’avant ! (et que nous n’avons rien d’autres à vendre sur notre continent appauvri…). Cela ne les empêche pas de mettre en valeur quelques produits anglais : jambon, cheddar, poisson, tout ce qui est « british » est dûment signalé par un petit drapeau. Mais aucun chauvinisme dans ce patriotisme: la singularité de chaque produit est mise en valeur de la même façon, du moins dans ce magasin, pourtant si proche des lieux de pouvoir.
A la recherche du Special Operation Executive
Le dimanche 31 octobre j’ai décidé d’aller au musée, une visite qui m’est désormais interdite en France par la discrimination instaurée du pass sanitaire. Je me suis fait une joie de vivre un instant comme une citoyenne normale qui profite de son dimanche pour se détendre et se cultiver dans la capitale occidentale historique ou elle réside. J’ai décidé de voir le National Army Museum, le Musée de l’Armée, dans le quartier de Chelsea, à deux pas de la Tamise, afin d’y retrouver des informations sur le Special Operation Executive, le service secret de Churchill destiné spécialement à aider les Résistants anti-nazis en Europe et sans le soutien duquel l’action du BCRA pour la Résistance française n’aurait pas pu survivre. En effet c’est bien le SOE qui fut en charge des liaisons de courrier et de parachutage d’armes et du transport des Résistants français de France à Londres et de Londres en France via les petits avions Lysander ou la flotille secrète de petits bateaux entre l’Angleterre et la Bretagne ou Gibraltar et Marseille.
Jean Moulin, Henri Frenay, Lucie et Raymond Aubrac, Claude Bouchinet Serreules, Pierre Brossolette, le colonel Passy et le colonel Rémy ont tous eu recours au services du SOE pour la France Libre. Ayant trouvé les traces d’une intéressante exposition, je me faisais une joie de la voir « en vrai »[1].
A vrai dire, il n’y a pas de pass sanitaire en Angleterre, mais il y avait encore des mesures covidiennes : pour aller au musée alors que l’entrée était gratuite, il a fallu que je réserve la place par internet avec mon nom et mes coordonnées. Le traçage se fait ici aussi hélas, plus subrepticement qu’en France, mais il existe malheureusement.
Avant de prendre le métro à Earls Court, j’ai fait un tour par ce quartier de petites maisons et de restaurants que j’aimais tant quand j’ai séjourné en novembre et décembre 2019 dans ce coin à sortie typiques des jeunes étrangers et Londoniens. Je voulais voir ce qui a changé depuis le Covid. Dans la petite rue pittoresque de Hogarth Place les petits restaurants malais, indonésiens et philippins ont l’air de souffrir. Ils sont vides et désaffectés. Le restaurants français qui leur faisait face dans la ruelle a fait faillite et a disparu.
Le « Kings Hogarth », pub traditionnel à l’angle de la Kenway Road qui fut mon quartier général en octobre et décembre 2019, et ou j’ai écrit mes textes les plus importants sur Assange, est fermé et d’après la carte il a triplé ses prix ! Plus jamais donc je n’aurai mes breakfast anglais copieux en version végétarienne avec un excellent thé à 7 livres tout compris… Le covid est passé par là, c’est-à-dire la spoliation des petits propriétaires et leur expropriation au profit de grands groupes au détriment de l’art de vivre, du pouvoir d’achat et du lien social et culturel[2]…
Je suis peinée, mais pas surprise. A Wikijustice nous avons dénoncé la dévastation économique de l’opération Covid dès son premier jour.
Je prends le métro pour descendre à la station Pimlico et me promener dans le charmant quartier victorien de Pimlico, avant de remonter vers Belgravia, traverser la ligne de chemin de fer derrière la station Victoria et longer le grand par et les hauts murs en briques de l’hôpital royal de Chelsea.
Le National Army Museum, un bâtiment moderne, se trouve juste derrière sur la Royal Hospital Road. Je n’ai pas de problème avec le ticket gratuit, on ne me demande pas de pièce d’identité et mon mail d’enregistrement est suffisant. Je suis évidemment très contente de ne pas devoir porter de masque lors de la visite. Le musée est plein d’enfants avec leurs parents, il y une librairie et une jolie cafétéria dont les belles baies vitrés donnent sur la rue ensoleillée.
Mais je suis très déçue par l’exposition. Dans les quelques salles du sous-sol et de l’unique étage, la part belle est faite aux guerres coloniales asiatiques et à l’épopée anglaise contre Napoléon. Bien sûr, il est toujours intéressant de voir comment un héros national d’un pays devient un ennemi chez l’autre, et utile de constater que les Anglais présentent Bonaparte comme un adversaire de valeur, car quelle gloire auraient-ils de vaincre un ennemi vil et stupide ? Mais je suis très surprise de voir que la Seconde guerre Mondiale est réduite à une seule salle dont l’agencement est incompréhensible car non chronologique. Les uniformes, les armes, les avions et le matériel du débarquement anglo-américain en Europe sont bien mis en valeur, mais on peine à trouver un sens à toute cette équipée. Car en effet, il n’y a aucune explication sur la guerre en Europe, rien sur l’Allemagne et surtout un silence total sur le nazisme !
Ma surprise est encore plus grande lorsqu’en suivant la visite je me retrouve dans une salle qui expose la vie quotidienne dans la zone d’occupation britannique de l’Allemagne suivi un layus sur la vie quotidienne en RFA de 1949 à 1989. Je retrouve les sempiternelles jérémiades occidentales sur l’horreur du « check point Charlie » que je connais bien pour avoir vu l’endroit de mes propres yeux avant 1989. J’ai donc la comparaison entre la réalité et la propagande post-1989. En effet, les propagandistes occidentaux sur le pauvre Berlin divisé se gardent bien de mentionner qu’ils n’ont EUX pas conquis Berlin, mais ce sont bien les Soviétiques qui l’ont fait à leur place et que les Soviétiques ont été assez sympa de donner à chaque pays occidental une zone d’occupation à Berlin alors qu’ils auraient bien pu, selon les Lois du vainqueur, se garder la ville pour eux tout seuls !
Mais il n’y a pas que ce silence coupable qui m’agace. Ce qui me gêne le plus dans cette mise en scène est l’absence totale d’explication POURQUOI les Anglais se trouvent-ils brusquement là à Berlin ?! Bien sûr, la propagande actuelle va jusqu’à écrire en toutes lettres que les relations entre soldats britanniques et populations civils allemandes ont été excellentes de 1945 à 1989, contrairement à la zone d’occupation soviétique ou RDA (franche rigolade…). Mais au fait, pourquoi les Anglais ont -ils du venir ici embêter ces pauvres Allemands ?
Ah oui, Hitler, le nazisme… Et bien, je découvre qu’au musée de l’Armée il n’y a RIEN sur le nazisme. Les jeunes générations ne comprendront pas en venant ici pourquoi des millions d’Européens sont morts de 1939 à 1945. Ils ne sauront rien non plus sur pourquoi, comment et par qui une grande partie du centre de Londres a été détruite par des bombardements en 1940, ils ne sauront même pas ce que ce sont les si gentils Allemands qui ont d’abord bombardé les Anglais… Ils ne comprendront pas davantage pourquoi l’Europe a été divisée pendant 45 ans, pourquoi il y a eu deux Allemagnes ni pourquoi elles ne se sont pas réunifiées toutes seules spontanément en 1945… Et je ne parle pas de la Pologne qui n’est même pas située sur une carte, alors même que tant de Polonais, aviateurs, soldats, déchiffreurs de Enigma, marins, ont donné leur vie pour la Liberté des Anglais ici-même…
Je suis tellement choquée que je voudrais immédiatement mentionner ma désapprobation face cet effacement de la mémoire historique et politique dans un quelconque livre d’or du musée. Mais avant je me rappelle que je suis venue pour le SOE… Au rythme où va la destruction de toute connaissance je me demande même si les jeunes employés du musée vont savoir de quoi je parle. Je me dirige vers une petite librairie ou quelques rares livres sur la seconde guerre mondiale sont surtout des mémoires. Il n’y a pas de monographie sur le SOE. Je me tourne alors vers une jeune vendeuse et je lui pose la question du SOE. Effectivement, elle ne sait pas ce qu’est le SOE, mais lorsque je lui montre le site internet sur mon téléphone elle se rappelle brusquement « mais oui, c’était une exposition temporaire il y a quelques années ! Hélas, rien n’a été retenu sur le SOE dans les collections permanentes ». J’engage la conversation et je formule doucement ma critique à l’égard de la présentation a-historique et a-chronologique. Je lui fais valoir que je suis Polonaise, venue exprès ici pour trouver des informations sur la glorieuse luttes des Britanniques contre les nazis et je… ne trouve rien.
Elle acquiesce et ce que je dis la fait réfléchir. « Vous avez raison. Tel que c’est présenté sans chronologie on ne comprend pas pourquoi la guerre a éclaté. Et c’est vrai que l’explication sur le nazisme manque. Je m’y perds moi aussi. D’ailleurs vous n’êtes pas la seule à le dire ».
Maintenant que je l’ai convaincue, elle veut m’aider et appelle un conservateur du musée, aussi jeune qu’elle. J’explique au garçon ce que je cherche sur le SOE, il regarde la boutique, le catalogue, puis fini par me dire désolé, que la seule façon de progresser, outre de me rendre à l’Imperial War Museum mieux pourvu, est d’acheter un livre sur le SOE sur internet ! Il me montre un ouvrage qu’il considère comme essentiel, [3].
Mais moi, grâce au livre de l’excellent et émouvant Docteur Henri Rosenscher, Juif Polonais socialiste qui fit la campagne de Tunisie et le maquis du Vercors dans le Special Detachment du SOE, j’ai fait finalement la connaissance d’un monument du SOE, Francis Brooks Richards. Par le biais de cette émouvante photo issue du livre du docteur Rosenscher et présentant le « King of Cap Serrat » (le Cap Serrat se trouve à une encablure de Tabarka et fut une lieu d’intense combats des Alliés contre l’armée nazie en Tunisie au printemps 1943), j’ai remonté les informations jusqu’à cet excellent livre qui m’ouvre les portes de la connaissances des actions du SOE, des voyages en mer aventureux et d’un héroïsme qui fut autant sacré qu’il fut en réalité rare, dans des sociétés pétrifiées par l’obéissance à un pouvoir violent, comme aujourd’hui.
Je rentre à pied en me promenant dans les quartiers animés et élégants de South Kensington, longeant à un moment donné l’imposant Lycée Français Charles de Gaulle à un croisement de Brompton Road et Harrington Avenue remplie de cafés et de restaurants, de boulangeries françaises. Je me rappelle ainsi que la France n’est que temporairement celle de Macron, soumise et enfermée dans une obéissance folle et auto-destructrice. Une vraie France fière et digne existe … éternellement, je l’espèr,e comme l’a proclamé un certain de Gaulle. Et qu’elle sera vainqueure au final.
[1] Special Operations Executive | National Army Museum (nam.ac.uk)
[3] Amazon.fr – Soe: The Special Operations Executive 1940-46 – Troy, Thomas F. – Livres
A la recherche de Jacques Attali dans la City of London Corporation
Le lundi 1 novembre est encore une belle journée ensoleillée mais bien plus froide. Je reprends le métro pour revenir vers le Dragon qui garde l’entrée de la City, là ou la Fleet Street rejoint la Strand Street juste en face du « Westblock », l’entrée de droite du bâtiment des Royal Courts of Justice, sous l’imposante tour néogothique. C’est juste là que finit la ville de Westminster, la Londres anglaise et commence la City of London Corporation, l’enclave privée plus ancienne que le Royaume d’Angleterre et un des sièges du « gouvernement économique mondial » des banquiers.
Sous la porte principale, je remarque encore une manifestation, semblable au « rallye » organisé pour Assange, un rassemblement apparemment « pour les droits des femmes », mais qui ressemble plus à un événement ludique qu’à une protestation politique. J’entame ici mon périple dans la City à la recherche des lieux ou aurait vécu et travaillé Jacques Attali.
Pourquoi enquêter aujourd’hui sur Jacques Attali ? L’importance du personnage comme « créateur » et « éducateur » d’hommes politiques qui nous gouvernent comme Macron n’est plus à démontrer. Celui qui se présente lui même dans les médias comme tireur de ficelles occulte des marionnettes politiques est en poste depuis 1979 autour de François Mitterrand, sans qu’on sache si c’est l’ancien cagoulard Mitterrand qui utilise Attali ou si c’est celui-ci qui « crée » le mitterrandisme comme structure sociale et politique.
En tout état de cause Attali, plus jeune que Mitterrand, ne « crée » pas le personnage, car Mitterrand est mis dans les hauts cercles du pouvoir par Henri Frenay, fondateur de l’organisation résistance Combat et ministre dans le Gouvernement Provisoire de juillet 1943 à février 1946. En tout état de cause Mitterrand aurait été présenté à Frenay par Pierre Bénouville, un militant de haut niveau de la Cagoule devenu en décembre 1942 un compagnon et un intime du résistant Frenay. C’est aussi Pierre Bénouville qui tout au long du 20ème siècle va décerner à Mitterrand des brevets de Résistance pour lui assoir une légitimité que le détenteur de la francisque pétainiste n’a manifestement pas[1].
Mitterrand traverse donc tout le 20 siècle dans les cercles du pouvoir en France, de 1943 jusqu’à sa mort, et son influence a perduré bien après janvier 1996 et perdure jusqu’à nos jours par l’action à long terme d’hommes comme Bénouville, Attali et par l’influence du banquier et vendeur d’armes, également ami d’anciens Cagoulards et de Roland Dumas, Joachim Felberbaum aka Jean Pierre François[2].
La Cagoule ou CSAR (Comité Secret d’Action Révolutionnaire) était un mouvement et une organisation fasciste française qui visait à prendre le pouvoir en infiltrant les structures de pouvoir. Cette organisation a commis un coup d’état (le 6 février 1934), des attentats, des meurtres, a stocké des armes et a collaboré avec les services secrets mussoliniens et franquistes et très probablement nazis et américains. Aucun de ses membres, même ceux qui se sont vanté d’avoir commis des crimes de leur propres mains, n’a jamais été condamné[3]. Dans l’état actuel des choses nous ignorons si Jacques Attali a fréquenté des membres de la Cagoule, mais il est certain qu’il a bien connu Joachim Felberbaum, le « mystérieux banquier » de Mitterrand, Autrichien vendeur d’armes en Suisse et collaborateur de cagoulards.
L’ami banquier le mystérieux conseiller de François Mitterrand – Bernard Violet – Achat Livre | fnac
Ce qui est sûr aussi et qui saute aux yeux aujourd’hui des citoyens français déboussolés par l’idéologie mortifère dans laquelle le régime Macron les plonge depuis deux ans, est que les écrits de Jacques Attali abondent en éléments idéologiques fascisants – eugénisme, transhumanisme, gouvernement mondial des élites contre les peuples, ravalement des humains au rang de bétail à gérer…
Extraits de « L’ordre Cannibale (Vie et mort de la médecine) » de Jacques Attali (Grasset – 1979):
« On ne cherche plus à guérir les maladies de la clinique mais à produire des hommes normaux, conformes à la copie, et à leur faire consommer une normalité génétique industriellement produite. On laisse même entendre des bruits qui ouvriront des marchés : on peut manger du sucre s’il existe des pancréas artificiels, fumer si l’on dispose de prothèses de poumons. Donner à consommer redevient thérapie. (…) Comme les vieillards incas distribuaient les corps des sacrifiés, comme les apothicaires flamands achetaient des corps au bourreau, aujourd’hui le département de pathologie du Général Hospital de Columbia vend des foetus aux laboratoires pour mener des recherches sur les maladies héréditaires, sur certains cancers et sur des maladies congénitales. Des cellules foetales humaines sont utilisées pour la culture de certains virus qui ne se développent pas sur des cellules animales, pour la mise au point de certains vaccins, pour des études de toxicités ou pour des recherches de génétique ou d’immunologie. (…) L’hôpital, théâtre de guérison où la mort se masque, devient lieu de mort où la vie s’oublie ; les vieux et les mourants y deviennent la matière première de l’élaboration des prototypes de prothèses nouvelles et on rentabilise leur hébergement en les utilisant dans l’expérimentation des prothèses.
Dans la connivence de l’argent, de la vie et de la mort, le mouroir s’intègre à l’industrie, l’hôpital à l’usine, comme jadis l’hôpital général à la fabrique ou plus récemment les camps au Konzern. (…) Les bio-ingénieurs, salariés privés ou publics, organisent la vente et l’installation de prothèses. Un ensemble de professions et d’entreprises se disputent l’invention, la production, l’exploitation, le service après-vente des prothèses. (…) L’efficacité de l’Ordre de vie ne se juge plus à l’espérance de vie, ni même à la capacité économique de la copie, mais à la valeur marchande de l’objet-vie lui[1]même, partiel ou total. L’efficacité est atteinte quand le coût du travail humain dans la santé se réduit avec l’élimination par la prothèse biologique d’une partie de la chirurgie… (…) Avec la thérapeutique change ainsi le sens de la vie. L’Ordre des codes renvoie la démographie humaine à celle des objets, aujourd’hui maîtrisée. Alors que la production des hommes est proliférante dans la mesure où leur durée de vie n’est pas contrôlée, celle des objets l’est par obsolescence. La stabilisation du rythme démographique et la modulation de la durée de la vie est donc pensable, non plus par le cannibalisme, l’infanticide, le travail forcé ou le contrôle des naissances mais par une pure régulation de marché, à l’image des « chèvres-pieds » dont rêvait Diderot. La famille n’est plus alors qu’un des lieux de production, parmi d’autres matrices, à la demande d’entreprises ou états, de certains types d’enfants ou d’hybrides de qualité spécifiée. L’objet-vie n’est plus un capital à valoriser, ni une force de travail à entretenir, mais un objet de consommation. Il se réduit à l’échelle unique de l’équivalent universel, la monnaie, et l’insaisissable diversité des hommes aux quelques pauvres nombres de marchandises. (…) D’abord la mort imposée, un pouvoir planificateur interdisant à quiconque de survivre au-delà d’une certaine durée économiquement décidée, la vie programmée. Puis, la mort refusée, l’Ordre des codes autorisant l’infinie substitution des prothèses d’une même matrice, la vie éternelle. Enfin, la mort niée, l’intégration économique de la vie et de la mort dans un continuum, sans passage brutal de la vie à la mort, la vie-morte.
Dans chacune de ses phases, l’inégalité devant la mort sera celle des vivants devenus marchandises : purement monétaire et non plus comme aujourd’hui, culturelle. L’égalité devant la mort deviendra son uniformité. (…) L’objet-vie est donc le marché et le fantasme du capitalisme à venir, le rêve de marchandise impériale. Quand il se met en place, l’économie est complètement transformée. L’énergie n’est plus l’essentiel, l’information devient le pouvoir majeur? Une grande partie du travail vivant peut être fait non par des hommes mais par des fractions élémentaires du vivant par de la vie-outil. (…) Il n’y a plus alors de crise possible : dans la dissolution du travail, dans la confusion entre vie, objet et outil, le producteur ainsi produit, vivant a-humain, devient un élément du capital ; et sa rémunération est entretien d’un capital et non plus reproduction de la force de travail. Si le travail vivant n’est plus du travail humain, si prothèses biologiques, enzymes et chimères, vie sans conscience et sans classe produisent de la valeur sans recevoir de salaire, alors se bouleverse le schéma de l’économie politique et la loi de valeur : marchandise comme les autres, l’homme s’échange, consommé par des marchandises, donc à reproduire comme une marchandise et non plus comme une force de travail en lutte. Il ne produit plus de travail mais il réalise la valeur produite par des chimères, des vies outils. (…) Le neurologue américain Delgado, extrémiste de l’Ordre des Codes, suggère d’auto surveiller le comportement d’individus jugés prédestinés à la déviance, en implantant des microprocesseurs de type DCS dans la zone frontale de leurs cerveaux afin de surveiller à distance leur agressivité et de libérer automatiquement un calmant si nécessaire. (…) la société n’est qu’un conflit de territoire entre familles de gènes ».
Si je cherche les traces de Jacques Attali à Londres c’est simplement parce que la banque qu’il a crée, la BERD, est réputée avoir son siège ici dans la City et que deux autres entreprises qu’il a crée sont implantés ici.
Je longe l’imposante Vieille Banque d’Angleterre et le Centre International d’Arbitrage à gauche, la Lloyds et la Barclays à droite et je poursuis sur la Fleet Street en direction du cœur de la City, la cathédrale Saint Paul.
Ce que je constante, ce sont les nombreux magasins vides, les espaces à vendre et à louer ainsi que des soldes massives annonciatrices de faillites et de reprises.
Seuls quelques restaurants historiques subsistent comme le « Old Cheshire Cheese » réputé l’un des plus vieux de Londres depuis le 16ième siècle. Effectivement, cet après midi il n’y a pas foule sur cette artère centrale historique de Londres.
Arrivée au croisement de Fleet Street, Ludgate Hill et de Farrington à quelques centaines de mètres de la Old Bailey, je constate que même le restaurant indien situé dans l’immeuble ou nous avions loué notre appartement pour le procès d’Assange en septembre 2020 a disparu. Toutes les autres boutiques de Ludgate Hill en direction de la cathédrale Saint Paul sont dans le même état de désolation économique. Il en est de même au nord de la Old Bailey sur Newgate Street.
Les entreprises de Jacques Attali à Londres et à Paris
J’arrive devant le 30-32 Ludgate Hill, un immeuble de 7 étages entre l’église Saint Martin et la cathédrale Saint Paul. A l’aspect de ses fenêtres je constate qu’il est vide. Au rez-de-chaussée le pas de porte est à louer. Le 6ème étage tout en haut parait vide aussi : c’est ici qu’était censé se trouver Clampton Limited, entreprise crée par Jacques José Mardoché Attali en 2004, selon le registre britannique des entreprise, Beta Companies[4].
Comme la plupart des entreprises britanniques, son ouverture formelle est faite par un agent spécialisée dans ce type de procédure Portman International, puis le premier directeur est Bruno Boesch, un avocat suisse. En 2005 les actionnaires sont deux : la SARL ACA au 28 rue Bayard, Paris 8ème et Solvica Corporation, sis dans la République du Panama. En 2006 un certain Thomas Valode, né en 1974 donc âgé de 32 ans, devient le directeur, il a comme adresse le 4 rue Lebouteux à Paris et comme profession il est « Partner Attali and Associates ». Clampton Limited est en 2005 une PME avec 322 000 livres d’actif. Les deux actionnaires restent les entreprise françaises ACA et panaméenne Solvica Corporation. Il n’y a pas de changement notable de 2007 à 2010, les actifs diminuant même de moitié. Ce n’est qu’en 2010 qu’officiellement Jacques José Mardoché Attali né le 11 novembre 1943 devient directeur de la structure, tout cela pour que la modeste PME avec 176 000 livres de réserve de capital soit dissoute quelques mois plus tard le 31 mai 2011.
Qu’est ce donc que cette structure et qui sont donc ces personnes ? Quelle réalité recouvrent ces noms, ces documents, ces adresses et ces chiffres ? Déjà dans ce système de poupées gigognes plusieurs autres structures interviennent: certaines servent par exemple de secrétariat comme ETC Investment Limited et RM Registrars Limited. Chaque structure se décompose en 15 autres entreprises actionnaires de l’entreprise mère et par elle reliés à l’entreprise de M. Attali[5].
Le plus important cependant est que le registre des sociétés britanniques oblige M. Attali à mentionner une adresse personnelle de résidence et une date de naissance : c’est le 123 Avenue Achille Peretti à Neuilly sur Seine ou je me suis déjà rendue pour vérifier ce qui s’y trouve.
En ce qui concerne les noms des personnes, je ne peux rien apprendre par internet sur Bruno Boesch, avocat suisse dont aucun cabinet ne figure nulle part. La seule information publique est que l’homme, né en 1949, a été de 2004 à 2009 administrateur de l’Eglise suisse à Londres, de 1997 à 2005 celui de Nordic Holdings Limited, et en 1994 de « 9 Herfort Street Limited », en tant que « british lawyer », avocat britannique. Bruno Boesch vis-à-vis de la société de Jacques Attali a donc tout du prête-nom.
C’est un peu aussi le cas de Thomas Valode, un diplômé d’Assas en 1997, dont la seule occupation pendant 10 ans, de 1999 à 2009, fut d’être « associé » de Jacques Attali comme le dit son CV Linkedin[6]. Eclectique, aujourd’hui Thomas Valode s’intitule « Home Catcher », en bon Français agent immobilier.
L’entreprise SARL ACA sise au 28 rue Bayard figure bien au Registre du commerce avec un numéro de SIREN mais elle n’est plus sur www.societe.com. A moins que « ACA » signifie « Action Collective Avocat », c’ets à dire que ce serait encore un cabinet d’avocat qui sert de prête-nom. Fait curieux, le 28 rue Bayard qui appartient à Cofi Paris, borde l’Avenue Montaigne à quelques centaines de mètres de l’Elysée. Je me déplacerai dès mon retour à Paris pour voir ce qui s’y trouve : l’immeuble, luxueusement rénové, il est accolé aux vitrines de Chanel. Par contre, si Cofi Paris figure bien dans l’interphone des entreprises, il n’y a pas de trace de la SARL ACA de Jacques Attali.
Mais qu’est-ce que Solvica Corporation, l’actionnaire principal de Clampton Limited, l’entreprise londonienne de Jacques Attali ? Apparemment c’est une importante société industrielle produisant des solvants, des revêtements, des adhésifs et des encres[7]. Son site internet mentionne des bureaux aux Pays Bas, en Allemagne et en France. Solvica est bien répertoriée sur le site www.societe.com, au numéro de SIREN 843567116, avec comme activité le commerce de gros de produits chimiques et un ou deux salarié. Cependant elle n’apparait pas à l’adresse du 9 rue du 4 Septembre à Paris, sa présence en France est plus symbolique que réelle.
En revanche, l’adresse figurant sur le registre anglais étant celle du Panama, je n’ai aucun mal à la retrouver sur dans la base de données de ce paradis fiscal d’Amérique Centrale[8]. Retrouver la présence de Jacques Attali au Panama est encore une autre enquête. Pour l’heure j’examine les dirigeants officiels de Solvica : Eduardo Leon Herbert est un Dominicain qui possède l’entreprise Lothian Shelf en Angleterre, Eduardo Leon Martinez est un nom trop commun pour qu’on puisse déterminer de quelle personne exactement il s’agit et Beatrice Martinez dirige la société de Consulting UX-IA Consulting à Londres[9]. Aucune de ces personnes n’est liée à Solvica de Grande Bretagne qui est est dirigée par Quaiser Zaman Shah[10]. Le gestionnaire de Solvica au Panama est d’ailleurs Anzolas Robles, un grand cabinet d’avocats [11]
Comment, dans cette jungle d’entreprises aux bureaux souvent fantômes et sièges dans les paradis fiscaux, retrouver la trace des activités réelles de Jacques Attali, personnalité politique française ?
Je poursuis ma marche à travers la City of London Corporation.
Avant d’arriver à l’adresse suivante, j’ai bien vérifié qu’il a existé de 2016 à 2020 un « Attali Groupe » et de 2010 à 2016 un « Attali Investment Partners ». Dans l’organigramme de cette dernière entreprise, point de « Jacques Attali », mais un nom qui sonne bien français, Bertrand Guislain Yves Gauquelin Des Pallières ainsi qu’un nom italien, Alessandro Benedetti.
La première directrice de « Attali Investment » en 2010 fut une certaine Barbara Kahan : mais je ne suis pas surprise d’apprendre par un site de conseil juridique, que « Barbara Kahan » n’est pas une personne réelle, mais un espèce de « concept de dirigeant », c’est-à-dire quelqu’un qui donne son nom pour une boite aux lettre vide afin de, en échange d’une rémunération, permettre à une entreprise fantôme d’avoir une adresse à Londres, en l’occurrence dans un petit immeuble de la banlieue Nord, 788 – 790 Finchley Road, Hampstead[12]. Il s’agit bien entendu d’une escroquerie et l’enquête criminelle menée par les autorités britanniques à ce sujet a révélé que l’immeuble abritait plus de 200 entreprises enregistrées au nom de Barbara Kahan, elle-même âgée de 88 ans.
C’est tout de même étrange qu’un homme aussi sérieux et puissant que « Jacques Attali », conseiller de tous les président français depuis 1979, véritable « faiseur » de présidents de la 5ème République du début du 21ème siècle ait besoin d’avoir recours à ce procédé douteux pour créer ses entreprises[13].
Quand à Bertrand Ghislain Yves Gauquelin de la Pallières, l’homme est crédité de plusieurs entreprises à Londres, mais si sa nationalité est française, son adresse de résidence varie entre l’Italie, la Suisse et la Hongrie[14]. La famille Gauquelin de la Pallières a l’air d’exister, mais il est impossible de trouver la moindres information sur Bertrand Ghislain Yves et encore moins sur ses liens avec « Jacques Attali », à part le fait qu’il dirige jusqu’en 2016 ce « Attali Investiment Partners».
bertrand ghislain yves gauquelin des pallieres – Recherche Google
C’est pire encore avec Alessandro Benedetti, son acolyte né en 1961, car ce nom est très commun et comme il a signé un document l’intronisant directeur de concert avec « Barbara Kahan », on a tout lieu de penser que l’homme est soit un être fictif, soit un escroc, soit un prête nom[15].
Naturellement, l’une des organisations les plus connues dont Jacques Attali est réputé le fondateur est la banque de microcrédit Planet Finance[16]. Une des branche de cette structure est Positive Planet International, une entreprise française basée à Courbevoie et inscrite au Greffe de Nanterre dont effectivement Jacques Attali apparait comme le PDG[17] mais seulement depuis 2020, l’ère du covid.
A Londres, Planet Finance a été fondé dès 2002 et se situe au 200 Aldersgate, un imposant et froid immeuble au cœur de la City, quartier du Barbican, juste à nord de la cathédrale Saint Paul. L’adresse change deux fois encore, puis en 2013 l’entreprise déménage son siège au 6 Sankt Andrew Street, toujours à une encablure de la cathédrale londonienne. Dans le succinct compte-rendu d’activités de 2004, nous trouvons la liste des membres du Conseil d’Administration avec en tête, Jacques Attali[18].
Qui sont donc les hommes d’Attali à Londres ? Nous y trouvons sans surprise un avocat, Armel Conyers Cates, déjà âgé car né en 1943. [19]
Puis nous remarquons Arnaud Ventura, né en 1973, donc à peine trentenaire au moment de son association avec Jacques Attali dans cette structure anglaise. Arnaud Ventura est un homme du système de Davos, un Young Leader cher à Klaus Schwab : il est donc membre du Forum Economique Mondial, fondateur du groupe de micro finance en Afrique Baobab Groupe avec 700 000 clients, il est un leader de la « French American Foundation » et un co-fondateur de « French China Fondation »[20] ! De plus, l’homme lige de Jacques Attali est un collaborateur de Benjamin de Rotschild et de la banque Dexia, cette banque belge qui s’est bien illustrée dans sa faillite frauduleuse lors de la crise de 2011[21].
Arnaud Ventura apparait bien comme le pilier du « système Attali » et le lien entre le marionettiste d’Emmanuel Macron et Klaus Schwab. Son adresse de résidence déclarée, 5 rue Joseph de Maistre dans le 18ème arrondissement de Paris, se trouve sur la Butte Montmartre, dans ce Paris si « bourgeois bohème d’Amélie Poulin» prisé par les hommes nouvellement enrichis de sa génération.
La deuxième personne à signer la création de « Planet International » est Alice Nègre, une jeune spécialiste des prêts bancaire en milieu rural[22]. Elle apparait comme une technicienne du milieu bancaire censée donner une crédibilité au projet. Le troisième homme d’Attali est encore plus intéressant puisqu’il s’agit de Pehr Gustav Gyllenhammar, un important homme d’affaires suédois, né en 1935, propriétaire de Volvo et un des directeur du groupe Rotschild Europe.[23]
Cet oligarque occidental compte également dans le Big Pharma avec son entreprise Pharmacia (ce qui ne peut pas manquer de nous intéresser à l’ère du covid et de la toute puissance politique de ces groupes sur nos vies) et surtout, il influence directement la vie politique de France et la vie des Français en étant membre de la fameuse « Commission Attali » qui a présidé aux destinées et à la carrière d’Emmanuel Macron , un Macron qui nous apparait plus que jamais comme un figurant. L’influence de Pehr Gustav Gyllenhammar, oligarque suédois, sur la vie politique de France est contraire aux intérêts et à la souveraineté du pays, mais personne jusqu’à présent ne s’est soucié du rôle de ce représentant de Jacques Attali dans nos vies.
Linda Janes Hawkins (dont le nom sonne familièrement à nos oreilles puisqu’il s’agirait du nom de naissance de Julian Paul Hawkins/Assange) dirige la société Kinnevik Capital à Londres, mais surtout elle est la secrétaire particulière de Pehr Gyllenhammar, comme nous l’apprend le journal suédois « Aftonbladet » (celui ou Julian Assange devait travailler avant d’être poursuivi par celui-ci même pour les accusations de viol). [24]
Enfin nous pouvons compléter la liste des hommes de Jacques Attali fondateurs de Planet Finance Uk par Keith Clark et Samantha Jubb. Keith Clark est un professeur de l’Imperial College of London spécialiste de robotique, informatique et intelligence artificielle[25]. Nous ne savons pas quel rôle peut il jouer dans le prêt bancaire pour pauvres, mais il est assurément l’homme d’un secteur clé dans le business du Forum Mondial de Davos, la finance et le contrôle numérique de l’Humain.
Samantha Jubb quant à elle est une jeune spécialiste en biologie génétique : depuis 2 ans à l’ère du covid, elle travaille à « la Quantification de la charge virale du VIH-1 par extraction de l’ARN, purification, transcription inverse et quantification en temps réel de l’ADN »[26].
La manipulation de l’ADN humain, le contrôle du corps et des finances humaines via le numérique… assurément les « partenaires » de Jacques Attali, les piliers de son entreprises, sont au cœur du projet politique global du Forum de Davos, et ce dès 2002…
Cette volonté de contrôler la totalité des activités humaines n’est pas nouvelle puisque Jacques Attali en collabore dès 2011 avec Pierre Bergé, successeur de Yves Saint Laurent, Guy Geoffroy de Bézieux, alors président de l’UNEDIC, aujourd’hui celui du Medef et avec l’Institut Pasteur, dont le rôle dans la recherche sur l’ADN est bien connu désormais du grand public[27].
En 2006 c’est Stuart Godfrey Popham qui se joint à l’entreprise Attali : il est le conseiller de la confrérie Windsor, président du Chatham House, puissant think thank de politique étrangère du monde anglo-saxon et vice-président de la banque Citygroup. Un fervent opposant au Brexit et à la souveraineté britannique aussi[28]. Un monument de la finance donc, dont le pouvoir peut être être comparé à celui de la famille historique des Rotschild.
Jacques Attali a vraiment de la chance que son initiative au sujet du micro-crédit aux pauvres ait à ce point la faveur de la puissance financière anglo-saxonne. A moins que ce ne soit pas le Français Attali qui dirige les financiers anglo-saxons, mais plutôt ceux-ci qui se servent de la structure du Français pour s’immiscer dans la vie politique et économique de la France…
En 2007 un jeune financier actif dans les pays d’Asie Centrale, Sébastien Duquet rejoint la direction du groupe « Attali »[29] puis en 2010 c’est François Durollet, un ancien de Dexia, qui devient son responsable de partenariat « public-privée contre l’exclusion »[30]. Ils sont rejoints de plus par Valérie Kuder Gut, responsable de levée de fonds, ancienne collaboratrice de Silvio Berlusconi[31].
Il n’y a pas d’autres informations disponibles sur Planet Finance, si ce n’est le fait que Jacques Attali est bien mentionné comme son Directeur dans les documents de 2013, avec comme adresse le 123 avenue du Roule à Neuilly sur Seine, en fait l’ancien nom de l’avenue Achille Peretti[32]. Le siège de Planet Finance est alors définitivement stabilisé au 6 Sankt Andrew Street. En 2015 la société est dissoute sans qu’aucune raison ne soit fournie.
A la recherche des entreprises de Jacques Attali, il convient néanmoins de rappeler que le nom d’ Attali est très commun aussi bien en France qu’en Angleterre. Il fait même un peu office de « Dupont » des Juifs séfarades d’Algérie. Dans le registre des entreprises anglaises, c’est justement l’adresse à Neuilly sur Seine qui identifie « Jacques Mardoché Attali » comme l’homme qui prétend faire et défaire les présidents en France depuis François Mitterrand[33].
6 St Andrew Street, fief de Planet Finance de Jacques Attali
Pour retrouver le 6 St Andrew Street, je dois retourner sur mes pas au croisement de la Ludgate Hill, Fleet Street et Farrington Street, proche de la Old Bailey.
J’emprunte une voie piétonne allant vers le nord, la St Bride Street et je m’y retrouve entre deux imposants immeubles de bureaux style « Levallois Perret années 90 » laids et uniformes. Le hall d’entrée de celui de droite est rempli d’écrans publicitaires qui expliquent « les valeurs » de la banque… Goldman Sachs. L’immeuble d’en face porte le numéro 20 et celui qui lui jouxte le numéro 6 de St Andrew Street. Nous sommes dans le Saint des Saints. L’entreprise de Jacques Attali et de ses parrains de la City se trouve stratégiquement en face de la banque Goldman Sachs !
Le 6 St Andrew Street est également un immeuble rougeâtre de style béton et verre années 80, mais il fait face à une joli petite maison de brique ancienne, le St Andrew Courty house. La maison semble être la paroisse de Saint André et l’Eglise du même nom est située juste en face dans un petit square. Les lieux respirent une sérénité qui tranche avec la vocation de domination, de pouvoir et d’argent de ce territoire. Je me repose un moment sur un banc du square en observant les lieux.
Je ne peux que constater que le 6 St Andrew Street est entièrement vide, aucun nom d’aucune entreprise n’est affiché à l’entrée, aucune lumière aux fenêtres. Planet Finance a cessé d’exister. L’immeuble a même l’air abandonné – la porte d’entrée est condamnée par des planches noires, le sol du hall est jonché de cartons… Le petit « Holborn café » attenant est fermé, visiblement faute de clientèle. Je me renseigne auprès de l’hôtesse d’accueil du numéro 20 voisin. Non, elle ne connait pas Planet Finance. Oui, l’immeuble voisin est vide depuis un certain temps.
Un peu plus tard je vérifie sur le cadastre à qui appartient l’immeuble du 6 Saint Andrew Street. Surprise, il s’appelle Ray House, s’étend du numéro 6 au numéro 16, et appartient au… Maire et à la communauté et aux citoyens de la City of London Corporation ! (Mayor and Commonalty and Citizens of the City of London) ! En clair, c’est un bâtiment public que la Mairie a mis à la disposition des grands financiers et industriels mondiaux qui pilotent leur poulain français Jacques Mardoché Attali ! Et maintenant que ces donneurs d’ordre passent à autre chose, le bâtiment vidé attend un autre bénéficiaire[34] !
Ayant constaté cela, il ne me reste plus qu’à vérifier si la troisième entreprise de M. Attali à Londres existe, la fameuse BERD, Banque Européenne pour la Construction et le Développement. Elle se trouve au Bishopsgate, un peu plus loin, là où la City of London Corporation a mordu sur les vieux quartiers de l’Est, dont le quartier populaire pakistanais Whitechapel que j’avais encore connu lors du Forum social Européen de 2004.
La BERD existe – t-elle?
Je marche sur Newgate Road, le long des hauts murs familiers de la Old Bailey. Je passe devant de nombreuses boutiques sinistrées par la crise covidienne et devant la Bank of America, puis je près du métro de la cathédrale Saint Paul.
Je traverse le complexe bétonné du Barbican Center, dont le style « brutalisme » des années 60 me saute aux yeux plus que la vocation culturelle de l’endroit car les promeneurs ont plutôt le style costard cravate du monde du business. Cet ensemble est typique des réalisations urbanistiques d’après guerre si fréquentes aussi dans les pays de l’Est. Il témoigne de la volonté d’une reconstruction un peu hâtive du centre historique de Londres détruit par les nazis.
Puis les quartiers de l’Est se dévoilent, anciennes maisons ouvrières boboisées, cafés et restaurants faussement populaires. En observant les jeunes professionnels au look « métrosexuel », je note qu’ils discutent dans les bureaux aux larges baies vitrées entièrement sans masque.
Selon Google, la BERD se trouve au « One Exchange Square ».
Le « One exchange Square » est un immense quadrilatère de bureaux entourant une cour intérieure condamnée pour travaux. C’est un espèce de vaste « palais du business » comme le système en a construit des milliers, partout dans le monde, et spécialement en Europe de l’Est où la notion de « quartier des affaires » était inconnue avant 1989 – les bureaux se trouvaient sous la régime communistes dans le centre-ville et étaient intégrées à d’autres infrastructures, universités, centres culturels.
Le One Exchange Square compte 10 étages, de grandes fenêtres, un aspect luxe tapageur avec un grand escalier menant à une porte à tourniquet, des candélabres faussement stylés, des enseignes criardes de chaines de restaurants et un Starbucks au rez-de-chaussée.
J’en fais le tour. Très vite je m’aperçois qu’il y a erreur chez Google : le « One Exchange Square » c’est le nom de la cour intérieure interdite au public et vide d’immeubles. L’entrée du bâtiment se trouve plutôt sur la rue au 175 Bishopsgate, une adresse qui n’apparait pas spontanément sur Google quand on y cherche la European Bank for Reconstruction and Développement, la BERD[35].
Je cherche l’adresse réelle de la banque sur son site internet, mais je ne le trouve pas. On ne peut pas contacter la BERD autrement que par mail ou par téléphone. Bien. Je cherche l’adresse dans le « annual report » ou le « financial report » de la BERD . Sous la signature de Suma Chakrabarti, le président et Andras Simor, Senior vice-président, aucune adresse, seulement « ‘London ». Je la trouve tout en bas du document, c’est One Exchange Square[36].
J’insiste donc auprès d’agent de sécurité gardant une imposante porte de parking qui avale des dizaines d’autos sous la dalle en béton du One Exchange Square : ils sont formels, il n’y a aucune entrée au One Exchange Square. En fait, ils le confirment, le « One Exchange Square » est un peu une adresse fictive, pour faire joli. C’est l’adresse de la dalle en béton autour de laquelle s’ordonne l’immeuble. La véritable entrée est au 175 Bishopsgate.
Je trouve un panneau sur lequel figurent les entreprises qui se trouvent dans le vaste bâtiment : Exchange Arcade, Exchange Square, Bishopsgate, Broadgate Plazza, sous ces appellations dont seule l’adresse du 175 Bishopsagate est une adresse réelle, je n’y vois que les noms des cafés et restaurants du rez-de-chaussée. Alors je me tourne vers l’entrée principale et effectivement, le hall d’entrée illuminé en haut du grand escalier est surmonté d’une grande enseigne « European Bank for Reconstruction and Développement ».
Je pousse le tourniquet et je me retrouve dans le hall. Surprise, c’est petit comparé au luxe du dehors. Il s’y trouve une petite guérite où se tient un hôte d’accueil, un ascenseur de taille modeste et un petit escalier qui mène visiblement à un entresol. Rien qui indiquerait une banque brassant des milliards et investissant dans des dizaines, des milliers de projets dans 50 pays, principalement les pays anciennement communistes, comme le proclament les rapports annuels et les nombreux articles sur son site internet[37].
Je me dirige vers l’homme à l’accueil et je lui débite un petit couplet sur mon ONG polonaise qui soutient des projets de développement durable en Europe de l’Est. Justement, puisque c’est la COP21, j’en profite pour voir ces investisseurs bienfaiteurs connus à travers toute l’Europe. Pourrais-je prendre rendez -vous ? L’homme parait un peu inquiet. Non, on ne peut pas prendre rendez-vous. En fait on ne peut pas rencontrer de responsable. Il faut écrire par internet, proposer son projet sur le site. Et on sera recontacté. Dommage, puisque je suis à Londres… J’en profite pour observer, bavardant pour gagner du temps.
Pas de doute, il n’y a pas d’autres étages de la BERD que cet entresol au bout du petit escalier. D’ailleurs, deux jeunes employés sortent d’une petite porte et descendent l’escalier. Je ne pourrais pas avoir plus d’informations. Mais il me semble évident que l’imposante entrée est un bluff destiné à cacher l’inexistence d’une véritable activité dans ce lieu. En effet, selon le cadastre[38] N° NGL770396, le One Exchange Square et le 175 Bishopsgate sont le même immeuble qui est la propriété d’une société immatriculée aux Iles Vierges dont le locataire principal est la Malaysian Bank[39].
La BERD ne fait que sous-louer un ou deux étages, variables selon les années depuis 1991, à la Malaysian Bank. Parfois la BERD avait à sa disposition les unité 13, c’est-à-dire le rez-de-chaussée du 175 Bishopsgate, parfois les unités 18 et 19 qui correspondent à un entresol au Exchange Arcade et encore l’unité 24 qui est une « mezzanine » côté Exchange Square[40]. De modestes locaux commerciaux comme on peut le voir alors qu’une vingtaine d’entreprise possèdent des baux avec la Malaysian Bank.
On s’attendrait à ce qu’une banque aussi importante en Europe fondé par un homme aussi puissant que Jacques Attali possède ses propres locaux mais elle n’est modestement que sous-locataire d’un pas de porte et de deux entresols. Etrange.
Mais le plus choquant est que… La BERD n’existe tout simplement pas dans le registre des entreprises britanniques ! En effet, aucune trace de la BERD dans Beta Companies ![41]
Comment se fait-il qu’une banque puisse ne pas avoir d’existence juridique sur le sol anglais ?
Je suis médusée, d’autant plus que le site internet de la BERD n’est pas avare de documents, de rapports annuels et de rapports financiers. Mais depuis le covid nous savons que rien n’est plus simple que de publier sur un site internet un storytelling qui est une pure fable sans aucun lien avec la réalité.
Ce lien avec la réalité semble être le cadastre qui mentionne bien la BERD, mais comment la BERD peut-elle signer un contrat de location avec la Banque de Malaisie si elle ne peut prouver d’existence légale ?
Peut -être que la Grande Bretagne possède un registre spécial pour les banques ? Je vérifie avec des noms de grands établissements, Lloyds et Barclays. Mais non, ces banque ont bel et bien une structure juridique et leurs documents financiers légaux, riches de centaines de pages, sont autrement plus fournis que ceux de l’entité fantôme de Jacques Attali ![42] Je trouve même la succursale de la Société Générale à Londres[43]. Mais pas de Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.
Peut-être que la BERD, qui prétend faire le bonheur des peuples d’Europe de l’Est en finançant des projets de développement est-elle répertoriée dans le registre des « charity », structures de charité ? Mais il n’y a rien non plus sous ce nom dans le registre britannique spécialisé [44] et rien non plus sous le nom de Jacques Mardoché Attali.
La structure dite « BERD » inexistante juridiquement, est pourtant soutenue officiellement par Charles Windsor, le futur chef d’Etat de la Grande Bretagne[45]… Aujourd’hui cette « BERD » est dirigée par Odile Renaud Basso[46], une ancienne Directrice du Trésor Français, donc par une haut fonctionnaire française. Elle est entourée d’une pléthore de banquiers et hauts fonctionnaires de toutes les nationalités européennes[47]. Son prédécesseur, Suma Chakrabarti est un administrateur du fameux Overseas Development Institut[48], think thank de l’’Etat britannique planifiant depuis 1960 la politique néocoloniale de l’Empire actuel. Un think thank d’ailleurs largement financé par les ministères des affaires étrangères australiens, suédois, danois, britannique, américain, allemand, en plus de Bill Gates, Ikea, Ebay et autres grandes entreprises[49].
Pendant 10 ans le président de la BERD sera 1998 à 2008 Jacques de la Rosière, un ancien gouverneur de la banque de France et haut fonctionnaire français mis en cause dans le scandale du Crédit Lyonnais[50]. C’est aussi un des dirigeants du système monétaire mondial, à la tête du FMI dans les années 80 et à l’origine de la Banque Centrale Européenne par la fondation du serpent monétaire européen au cours de ces années fondatrices de l’UE ultralibérale et anti-démocratique que nous subissons aujourd’hui. Jacques de la Rosière de Champfeu est aussi un communicant, il a été actionnaire et dirigeant de Reuters à Londres de 1984 à 2009 c’est-à-dire pendant 25 ans[51].
Cependant ce n’est pas cet homme puissant qui crée formellement la BERD.
Les prétendus « basic documents » fondateurs de la BERD, publiés sur le site de la structure, consistent en un « accord de création » signé le 15 avril 1991 par Jacques Attali et John Major. John Major signe l’accord au nom du gouvernement de la Grande Bretagne. Jacques Attali signe simplement « for the EBRD » « au nom de la BERD »[52]. Ce document est surprenant.
Comment un chef de gouvernement peut-il engager son pays dans la création d’une structure dans laquelle des gouverneurs de banques centrales d’autres pays seront amenées à envoyer des fonds et désigner des représentants ? Aucun chef de gouvernement ne peut signer un document au nom d’un chef de gouvernement d’un autre pays puisque seule la règle de souveraineté s’applique dans les accords internationaux.
John Major n’a juridiquement pas le droit d’engager le nom de 40 pays qui sont censés déposer des fonds pour financer cette banque et obtenir des parts de capital dans la structure. Quant à Jacques Attali, sa présence dans ce document relève de la tautologie pure : il signe la création de la structure « au nom de » la structure dans une procédure inouïe d’auto-engendrement ! Comme s’il était un Dieu supérieur au droit international et à la souveraineté des Etats ! Il s’autodésigne directeur de la structure qu’il se donne le droit de créer ! Et prétend de ce fait représenter des Etats qui sont sommés de verser des fonds dans sa structure !
Ce curieux accord n’a donc aucune base légale. Attali s’y présente comme s’il était déjà le maître du monde, le chef de tous ces Etats réunis dans une seule banque, comme s’il avait le droit d’engager la responsabilité de ces peuples et de ces Etats en créant cette structure dont il est auto-désigné responsable, au coté du premier ministre britannique !
De fait, un individu, qui ne représente pas un Etat (et Jacques Attali ne représente pas alors la République Française) ne peut pas signer d’accord avec un Etat, la Grande Bretagn,e par le truchement de son premier ministre. Seul un Etat peut signer un accord avec un autre Etat. Les relations qu’un individu entretient avec un Etat dont il n’est pas le citoyen ne peuvent être que de l’ordre de l’obéissance aux Lois de cet Etat, selon les accords bilatéraux que l’Etat dont il est le ressortissant a signé avec l’Etat concerné.
Lorsque Jacques Attali ouvre une entreprise en Grande Bretagne, demande une carte de séjour ou achète un immeuble, il s’engage à respecter la Loi britannique tout en étant protégé par la France en tant que citoyen français. Il ne signe en aucun cas un accord d’égal à égal avec la Grande Bretagne, il obéit à ses Lois. L’accord « Attali-John Major » de 1991 est donc une aberration juridique, un faux !
En lisant ce texte on a l’impression que Jacques Attali prétend avoir créé le 15 avril 1991 ad hoc un embryon de banque centrale d’un gouvernement mondial, en prétendant représenter avec John Major l’action de 40 Etat alors que sa structure n’a aucune existence juridique légale. Elle est donc un faux. Cet accord n’a pas d’existence légale également car il ne répond devant aucune juridiction et que la structure qu’il crée n’est enregistrée dans aucun Etat membre des Nations Unies.
On ne peut que se poser deux questions majeures : comment se fait-il que John Major a signé en 1991 un faux ? Deuxième question : qui est donc Jacques Attali ?
De plus, l’accord de création de la BERD mentionne comme siège de la structure la ville de » Londres » mais il ne précise pas de quel droit national relève l’entreprise. Or, dans notre monde, selon le droit international, seuls les Etat sont souverains. Une entreprise qui a un siège sur un territoire relève de la juridiction de cet Etat. Certes, la City of London Corporation où se trouve l’immeuble dans lequel la BERD loue le local que je viens de voir, se prétend indépendante du gouvernement britannique et de la juridiction anglaise.
La City of London Corporation ne dépend que du souverain britannique selon l’antique conception de l’allégeance féodale et elle ne suit que la Loi de la Mer, la Maritime Law. Mais si tel est le cas, le souverain britannique étant quand même le chef d’Etat du territoire anglais sur lequel se trouve la City, la BERD ne peut prétendre avoir son siège sur ce territoire et ne pas être enregistrée sur les registres des entreprises anglaises. C’est tout simplement une violation de la règle de souveraineté des Etats sur leur territoire.
Ce document qui fait fi de la souveraineté des Etats et des règles du droit international rappelle la prétention qu’a l’OMS depuis 1946 à s’ériger en gouvernement mondial par son acte fondateur qu’elle appelle « Constitution », un texte qui ne respecte pas la Charte des Nations Unis et la souveraineté des Etats, un texte illégal donc.
L’OMS ment depuis des décennies en se présentant aux citoyens comme étant une agence subsidiaire de l’ONU, ce qu’elle n’est pas, comme Wikijustice Julian Assange l’a analysé dans notre Circulaire[53]. De la même façon, la BERD n’est pas une banque, elle n’a pas d’existence légale et se prétend une structure dont les décisions procèdent d’un auto-engendrement parfaitement illégal.
Il fait nuit, je me dirige à travers la si laide City des tours. Arrivée devant le métro Aldwych je me restaure dans un restaurant coréen sympathique ouvert dans une des dernières vieilles maisons ouvrières rescapées des destructions néolibérales. Sur mon chemin de retour j’ai tout le loisir de réfléchir à mes perturbantes découvertes avant de regagner mon hôtel.
Références:
[1] Voir les mémoires de Henri Frenay, « La nuit finira. Mémoires de la Résistance 1940-45 », Robert Laffont 1973
La Nuit finira mémoires de résistance 1940-1945 – Henri Frénay – Achat Livre | fnac
Pierre Bénouville « Avant que la nuit ne vienne. Entretiens avec Laure Adler », Editions Grasset 2002
Avant que la nuit ne vienne, de Pierre Benouville de, Laure Adler | Éditions Grasset
François Gerber, « Mitterrand, entre Cagoule et Francisque 1935-1945 », L’Archipel, 2016
Mitterrand, entre Cagoule et Francisque (1935-1945) : François Gerber – 9782809820430 | Cultura
[2] Bernard Violet, « L’ami banquier. Le mystérieux conseiller de François Mitterrand », Albin Michel 1998
L’ami banquier le mystérieux conseiller de François Mitterrand – Bernard Violet – Achat Livre | fnac
[3] Philippe Bourdrelle « La Cagoule », Marabout 1970
la cagoule de bourdrel – AbeBooks
[4] CLAMPTON LIMITED filing history – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[5] BARRINGTON COMPANY SECRETARIES LIMITED personal appointments – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[7] « Solvica B.V. is a European supplier and producer of testing equipment for coatings, inks, adhesives and sealants. Our many years of experience and depth of technical expertise in these fields makes us uniquely qualified to deliver effective solutions and advice for your queries », Contact (solvica.com)
[8] SOLVICA GROUP, INC. :: Panama :: OpenCorporates
[9] UX-IA CONSULTING LTD filing history – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[10] SOLVICA LIMITED people – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[12] « When checking out these serves – particularly the latter two – one may find that they are tight to Mrs. Barbara Kahan, director of (amongst 16,942 other companies) Company Directors Ltd., and not quite irreproachable. She ‘lives’ on 2 Woodberry Grove in the Winnington House in North Finchley, London, together with 8,093 roommates and 11,172 companies. She is 82 years old. Most probably, Mrs. Kahan is involved in the trading of (empty) corporations, and providing these corporations with fancy sounding corporate headquarters addresses in London, telephone call and mail handling and as many secretaries and directors as requested. Not surprisingly, Mrs. Kahan and her associates did not just do this for Freidl and Rucker, but for an incredible amount of other (probably mostly good-natured) individuals and foreign companies. However, the services of people like Mrs. Kahan are incredibly handy when one is trying to commit bankruptcy fraud ».
Is Barbara Kahan not a real person , and why would a new company (justanswer.co.uk)
[13] How north London company formation agents have been abused by criminals | Hampstead Highgate Express (hamhigh.co.uk)
[14] Bertrand Guislain Yves Gauquelin Des Pallieres – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[16] Groupe PlaNet Finance | MicroWorld
[17] POSITIVE PLANET INTERNATIONAL (COURBEVOIE) Chiffre d’affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM – 421020033
[19] Armel Conyers Cates (born March 3, 1943), British solicitor | World Biographical Encyclopedia (prabook.com)
[20] Arnaud Ventura | World Economic Forum (weforum.org)
Arnaud Ventura – Ambition Africa (businessfrance.fr)
Arnaud VENTURA MEMBRE FONDATEUR | France China Foundation
[23] Pehr G. Gyllenhammar — Wikipédia (wikipedia.org)
[24] Gyllenhammar gift för tredje gången (aftonbladet.se)
[25] Keith Clark’s Home Page (ic.ac.uk)
Keith Clark (computer scientist) – Wikipedia
[26] (1) Samantha Jubb | LinkedIn
[27] Agence LIMITE – Philippson, Ronald Cohen, Bergé, Attali, Roux de Bézieux… des philanthropes à l’appel aux Assises de la Philanthropie du 23 juin (agence-limite.fr)
[28] Stuart Popham – Wikipedia
[29] Sébastien Duquet (convergences.org)
[30] Durollet – 16ème Université d’Hiver de la Formation Professionnelle (centre-inffo.fr)
[31] https://www.linkedin.com/in/val%C3%A9rie-kuder-gut-3153bbb7?originalSubdomain=fr
[33] Attali – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[36] EBRD Financial Report 2020
[39] « PNBJ I LIMITED (incorporated in Jersey) of 26 New Street, St Helier, Jersey , Channel Islands, JE2 3RA. Lender(s) : Ocbc Bank (Malaysia)
04.03.1999 Parts of 175 Bishopsgate 01.10.1992 NGL700932 From 8.11.1991 to 24.12.2016 NOTE 1: During the subsistance of this lease, the Leases dated 10 December 1991 and 12 May 1992 referred to above take effect as underleases NOTE 2: By a Deed dated 29 April 2003 made between (1) B.L.C.T. (PHC8) Limited and (2) European Bank for Reconstruction and Development the terms of the lease were expressed to be varied. (Copy Deed filed) 6 04.03.1999 Unit 13 (Ground Floor 22.02.1994 NGL716285 Level) 175 Bishopsgate From 22.2.1994 to 5.1.2017 7 04.03.1999 Units 18 and 19 (Ground 12.04.1994 NGL717986 Floor « Phase Deck » Level) From Exchange Arcade 15.12.1993 to 24.12 2016 (determinable)
[41] European Bank for Reconstruction and Development – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[43] SOCIETE GENERALE overview – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[44] Search the register of charities (charitycommission.gov.uk)
[45] Prince of Wales attends EBRD Governors’ dinner
[46] Odile Renaud-Basso — Wikipédia (wikipedia.org)
[48] Sumantra CHAKRABARTI personal appointments – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[50] Jacques de Larosière — Wikipédia (wikipedia.org)
[51] THOMSON REUTERS FOUNDERS SHARE COMPANY LIMITED overview – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[52] Basic documents of the EBRD
[53] wikijustice-contre-la-dictature-sanitaire.com/wp-content/uploads/2021/11/Circulaire-Informative-Fonction-Publique-et-Citoyens-WJJA.pdf pages 27-57
Qui est donc Jacques Attali, l’homme qui commande aux Etats ?
Selon sa page officielle, le père de Jacques, Simon est un commerçant parfumeur d’Alger. On ne sait rien de sa famille, de sa place dans la société de l’Algérie coloniale ni de sa fortune. Le nom d’Attali étant tout à fait commun dans la communauté juive algérienne, sans recherche de terrain et d’archives poussées il ne serait pas facile de retrouver qui était Simon Attali. La famille de Simon Attali serait arrivée en France en 1956. On ignore quelle a été son attitude pendant la seconde guerre mondiale, lors du vichysme et lors du Débarquement alliés en Algérie le 8 novembre 1942. On ne sait rien non plus de son rapport aux événements politiques, à la décolonisation et l’indépendance de l’Algérie, à la guerre en Algérie menée par l’armée française, face aux différents putschs que l’armée mène afin de garder l’Algérie comme colonie française.
Jacques Attali — Wikipédia (wikipedia.org)
Né en 1943, Jacques Attali est censé avoir intégré le prestigieux lycée Janson de Sailly où sont éduqués alors les fils de l’élite bourgeoise française du 16ème arrondissement. Ceci est pour un fils de boutiquier pied-noir fraîchement arrivé en métropole un exploit dans ces années 50 au cours desquels les hiérarchies sociales sont loin d’être abolies. En 1965 Jacques Attali aurait obtenu le diplôme de l’Ecole Polytechnique. Comme intégrer Polytechnique n’est possible qu’après deux ans de classes préparatoires, on suppose qu’il les a effectuées à Janson de Sailly, quoique aucune source ne le mentionne.
Jacques Attali – Le site officiel de l’écrivain, économiste et conseiller d’Etat honoraire
La seule preuve que nous avons de son diplôme de Polytechnicien est la photo d’un jeune homme dans un bulletin des élèves de Polytechnique « la jaune et la rouge », photo légendée par la phrase « Attali major des élèves promotion 1963 remet le souvenir au professeur Julia »[1]. Il n’y a pas de prénom et la ressemblance entre le jeune homme de la photo et le « Jacques Attali » qui apparait dans les livres sur François Mitterrand et les émissions télévisées des années 1980 est forcément vague.
Le prénom « Jacques José » figure par contre en tête du classement de la promotion 1965, page 29 du petit journal. Entré en 1963, il est déjà sorti diplômé en 1965 alors que le cycle de formation d’un ingénieur est de 4 ans… Admettons que le brillant Attali ait pu effectuer ses 4 ans d’études d’ingénieur en seulement 2 ans. (Mais il est douteux que ce type d’accélération ait existé dans les rigides années 1960°). De plus, les Polytechniciens doivent suivre deux ans de cours d’une spécialisation militaire dans une Ecole d’ingénierie militaire, et Attali n’a l’air d’avoir aucun grade militaire, ni même d’avoir fait un service militaire. Il n’y a pas non plus aucune photo de Jacques Attali dans le célèbre uniforme de polytechnicien.
Par la suite il intègre Sciences Po Paris et en deux ans obtient un diplôme. C’est tout à fait plausible puisqu’un étudiant déjà diplômé d’un bac plus 4 peut entrer à Sciences Po sur dossier pour effectuer une année de maîtrise. Le diplôme de Jacques Attali n’a jamais été publié mais son nom figure sur le site internet des anciens de Sciences Politiques pour l’année 1967[2]. Puis il passe le concours de l’ENA dont il obtient le diplôme en 1970. L’association des Anciens de l’ENA ne met pas la liste des membres sur son site internet, nous ne pouvons donc pas dans l’immédiat vérifier si Jacques Attali est vraiment diplômé de l’ENA.
Puis Jacques Attali aurait obtenu le doctorat d’Etat en économie à l’Université Paris Dauphine en 1972. Sa thèse porterait sur « La Théorie de l’ordre par le bruit dans la théorie économique » et aurait été dirigée par Alain Cotta. Ici, cela se corse un peu. D’une part l’homme aurait quasiment 12 ans d’études supérieures post bac derrière lui (en incluant les deux ans de classes préparatoires nécessaire à l’Ecole Polytechnique) ce qui dans les années 1960 est peu crédible. Il faut comprendre qu’en réalité, dans famille de petite bourgeoisie, la nécessité de gagner sa vie avec son diplôme, surtout lorsqu’on est Polytechnicien, se pose rapidement à un jeune homme de 29 ans en 1972.
D’autre part, à l’époque une thèse d’Etat nécessitait entre 5 et 8 ans de travail et il était impossible de commencer un travail de recherche de thèse si on n’avait pas été formé dans la discipline. Or Jacques Attali n’est pas économiste. Ingénieur ayant une formation de sciences politiques et d’administration, il n’a jamais travaillé dans une banque et ne peut donc être qualifié en 1991 pour en diriger ni à fortiori en créer une. De même, n’ayant aucun cursus d’économie en 1968, il ne peut l’enseigner alors, car les disciplines étaient à cette époque assez rigidement cloisonnées. Tout au plus à la fin des années 70 ou 80, peut-on le créditer de conférences ponctuelles, ou de cours en vacation. Il n’est pas enseignant-chercheur. De toute façon, son parcours d’enseignant reste à prouver: il serait nécessaire pour cela d’accéder au programme de cours des années 1970 des universités et écoles ou il prétend avoir travaillé.
Il y a 22 personnes du nom de « Attali » qui ont soutenu des thèses dans le Fichier Central des Thèse. La thèse de Jacques Attali n’y figure pas[3]. Elle se trouve par contre dans le catalogue universitaire Sudoc[4]. Alain Cotta y est bien mentionné comme « directeur de thèse », mais il s’agit très probablement du livre que Jacques Attali a publié en 1979 sous le titre de « La théorie de l’ordre par le bruit dans la théorie économique » et non pas d’une thèse déposée à la bibliothèque universitaire pour sa soutenance. Cet article du journal « le Temps » par exemple, qui présente la parution du livre « l’Ordre cannibale » de Jacques Attali en 1979, parle de son livre sur le « bruit » paru aux PUF en 1977, et non pas en 1979[5]. Mais lorsque nous examinons les auteurs aux Presse Universitaires de France, il y a bien un Mickaël Attali, mais pas de Jacques[6].
Finalement je réussis à trouver un livre publié aux Editions de Poche en 2009 et intitulé « Bruits. Essai sur une économie politique de la musique »[7]. Il s’agit d’un essai d’anthropologie de la musique, et pas du tout d’un ouvrage d’économie, malgré la mention de l’éditeur qu’il s’agirait d’une réédition de l’ouvrage de 1977 au PUF, la prétendue thèse de Paris Dauphine de Jacques Attali. Voilà Attali intronisé musicologue et anthropologue en 1977 à l’âge de 35 ans, sans aucune formation préalable.
Il s’avère aussi qu’il est crédité être aussi chef d’orchestre ! Il dirige la 25ème symphonie de Mozart ! [8] Lorsque je lis cela sur les différents sites élogieux ainsi que sur son propre site, je trouve cette affirmation grotesque. Comment croire qu’un métier aussi spécifique qui nécessite des années d’apprentissage depuis l’enfance, un talent certain, et une formation très particulière, puisse être exercé par un homme qui a une formation d’ingénieur, de politicien et éventuellement d’économiste ? Si on peut croire au diplômé de Sciences Po ayant une petite formation en économie, autant la musique ne peut être que du domaine de l’amateur… Croire et dire le contraire équivaut à raconter une fable pour enfants très naïfs[9].
Mais revenons à la thèse de doctorat supposée de Jacques Attali. En la cherchant nous pouvons constater que Alain Cotta, son supposé directeur de thèse, a dirigé 20 thèses mais aucun de ses thésard ne porte le nom de Jacques Mardoché Attali[10]. Mais qui est donc Alain Cotta ?
Fils du maire de Nice SFIO Jacques Cotta et frère de la journaliste Michèle Cotta, Alain Cotta « participe à la création de l’université Paris Dauphine et dirige jusqu’en 1975 l’UFR des Sciences de Organisations ».[11] Auteur pléthorique d’une trentaine d’ouvrages de vulgarisation d’économique et de prospective, il a aussi été membre du très atlantiste et anti-communiste Comité des Intellectuels pour l’Europe des Libertés[12]. Curieuse coïncidence, le terrain de l’Université Paris Dauphine et son immeuble étaient à l’origine destinés à accueillir en 1957 le commandement intégré de l’OTAN, mais le Général de Gaulle ayant expulsé l’OTAN de France, l’endroit fut alors affecté à la création d’autres armes offensives atlantistes, l’économie néolibérale[13]…
Né en 1934, Alain Cotta est l’aîné de Jacques Attali que de 9 ans. Ce petit écart d’âge et d’expérience nous conduit à constater que la relation des deux hommes en 1972, date supposée de la soutenance de thèse de Jacques Attali, n’est pas celle d’un professeur avec un étudiant, mais celle d’un collègue de travail un peu plus âgé qui assure une place à son protégé – Alain Cotta a alors 38 ans et Attali 29 ans. Ceci est encore plus vrai que l’Université Dauphine est encore en chantier. Après mai 68 on peut se douter qu’il y aurait été plus facile d’obtenir ici une soutenance rapide d’une thèse produite en 2 ans que dans la vénérable et fastidieuse Sorbonne.
Mais même si le diplôme de l’Université de Paris Dauphine de Jacques Attali est un doctorat en accéléré, nous ne pouvons que souligner que ce ne peut être un doctorat en sciences économiques, mais en sciences de l’organisation, discipline que dirige Alain Cotta. De plus, si Alain Cotta est bien connu des éditeurs pour ses livres, et de différents think thank politiques, il n’apparait pas ou plus sur le site internet de l’Université comme son professeur émérite. A peine est-il indiqué comme ayant été un professeur du Master de stratégie et management avant 1993[14].
Curieusement ni lui ni Attali ne figurent dans la liste des professeurs de l’Université[15]. Malgré leur notoriété médiatique, l’Université Paris Dauphine ne met pas du tout en avant sa collaboration ni passé ni présente avec Jacques Attali ni avec son mentor Alain Cotta.
On ne trouve d’ailleurs pas facilement les informations concernant le cursus d’Alain Cotta à l’Université Paris Dauphine. On finit par comprendre que cette université neuve, post 68tarde, se voulait effectivement « expérimentale » et qu’elle accueillait « de jeunes chercheurs voulant fuir le mandarinat »[16]. Il n’est donc pas étonnant que dans la fureur de post mai68 la structure ait validé des diplôme hâtifs, comme cette thèse de Jacques Attali intitulée « d’économie » mais portant en réalité sur l’anthropologie de la musique et préparée en 2 ans sous la direction d’un directeur de thèse à peine plus capé que son étudiant. Visiblement Jacques Attali a profité de cette situation qui lui a permis de se faire prévaloir d’un titre de docteur en sciences économiques sans avoir suivi un cursus d’économie et en n’ayant validé que des cours chez un ami jeune professeur en management.
Il ne me semble pas que Jacques Attali ait réellement été par la suite professeur à l’Université Paris Dauphine, tout au plus enseignant vacataire ou conférencier ponctuel, ce qui n’est pas pareil que de diriger une unité de recherche en tant qu’enseignant-chercheur, avec le statut et les responsabilité sociales qui en découlent.[17]
Plus significatif encore, la base de données des thèses de doctorat de la bibliothèque universitaire de Paris Dauphine ne contient pas la thèse de Jacques Attali[18]. Mieux, la bibliothèque ne contient AUCUN ouvrage de Jacques Attali… La seule références du nom d’Attali est quand celui-ci fait l’objet d’une étude !
Jacques Attali est donc un phénomène examiné de temps en temps comme objet d’études… Mais il n’est ni professeur à Dauphine, passé ou présent, ni docteur en sciences économiques. Il n’est peut-être pas docteur de l’Université Paris Dauphine en général, puisque son université ne conserve pas sa thèse, ce qui est une règle légale de fonctionnement des cursus de doctorat en France : le titre de la thèse doit être déposée au Fichier Central des Thèse et l’Université doit en conserver un exemplaire qu’elle doit mettre à disposition dans sa bibliothèque.
Si ces exigences légales ne sont pas satisfaites, il est impossible de prouver l’existence d’un travail de thèse de doctorat. Or, un titre de docteur est un titre universitaire d’Etat qui ouvre droit à un certain nombre de postes… C’est un grade scientifique qui permet de prétendre à une rémunération plus élevée, c’est aussi un gage social de sérieux scientifique. Un scientifique a un pouvoir de par son titre dans notre société, un titre dont le sérieux est garanti par l’Etat, c’est pourquoi une thèse de doctorat ne peut pas être une compilation mais doit être un véritable travail novateur d’hypothèses, de vérifications et de preuves.
Je n’ai pas trouvé de preuves de l’existence de la thèse de Jacques Attali et donc je n’ai pas de preuve de la validité de son titre de docteur en économie. Je doute donc légitiment de l’existence de ce titre.
Je constate aussi que les sujets sur lesquels Alain Cotta publie ses livres recouvrent les préoccupations de Jacques Attali : l’avenir de l’être humain soumis aux oligarchies mondialisées, l’économie numérique et les transformations transhumanistes[19].
Ayant compris que Jacques Attali n’est ni banquier, ni économiste, je me penche donc sur son cabinet de conseil Attali et Associés[20], situé au 51 rue de Miromesnil, à deux pas de l’Elysée. Jacques Attali donne des conseils aux avocats mais heureusement il ne prétend pas être avocat.[21] Le directeur de la structure est Jérémie Attali[22], le fils supposé de Jacques Mardoché Attali.
J’ai bien trouvé un « Jérémie Attali » avocat [23]. Mais Jérémie Attali, fils supposé de Jacques, est plutôt producteur de films avec sa société de production Keskya et membre de l’association du festival Etonnant Voyageurs[24]. Sur www.société.com et sur le Registre du commerce M. Jérémie Attali bien été PDG de la société de production de film Keskya.
Il existe bien des structures intitulées « Attali et Associés », mais ce sont des chirurgiens, des architectes et un cabinet d’avocat de Strasbourg dirigé par M. David Attali. Il semble cepndant que Dabid Attali n’a rien en commun avec l’illustre compagnon de François Mitterrand, de Joachim Feldweber alias Jean Pierre François, de Roland Dumas et le collaborateurs des hommes de la City of London Corporation[25].
Le cabinet d’avocats de David Attali a l’air d’être réellement existant [26]. David et Benjamin Attali sont bien inscrits à l’ordre des avocats de Strasbourg[27].
Finalement je retrouve la société Attali et Associés sur le registre du Tribunal de Commerce de Paris. La société a été ouverte dès 1994, son capital est de 9888 euros, une somme modeste, et son directeur est Jacques Attali, né le 11 novembre 1943 à Alger et non pas Jérémie. Son activité est le Conseil en stratégie économique et en investissement. Donc Jacques Attali possède une seule entreprise à son nom propre. Son adresse personnelle, 123 avenue Achille Perretti à Neuilly sur Seine, correspond à celle qu’il donne au registre britannique pour Clampton Limited et pour Positive Planet[28].
La société Keskya productrice de médias à capital de 47 000 Euros et dirigée par Jérémie Attali le fils de Jacques se trouve au 123 avenue du Roule à Neuilly sur Seine. Je regarde si M. Attali fils ne possède pas une entreprise à Londres. Apparemment non. Un certain Jérôme Attali, domicilié dans le paradis fiscal de Guernesey a dirigé de 2011 à 2014 une entreprise de finance Bluecrest Capital Management. Mais les Attali sont nombreux, le nom est répandu, je n’ai donc pas de possibilité de vérifier s’il s’agit de la même famille.
Par contre Bernard Paul Judas Attali, né en 1943, actionnaire et dirigeant de Eurotunnel Groupe, de Eurotunnel NRS Holders et de Air Canada serait très probablement le frère de Jacques. Le 2 rue Villersexel, siège de ces entreprise, se trouve à deux pas de l’Assemblée Nationale à Paris[29]. Il n’y aucun document de disponible qui permette d’établir une liste des actionnaires. Je retrouve Bernard Paul Judas Attali au Journal Officiel nommé membre du Comité de Pilotage de l’Innovation de la Défense en 2019, Conseiller maitre honoraire à la Cour des Comptes en 2016, vice président de la Deutsche Bank en 2001, membre du Conseil d’Administration de la Poste dès 1990… Un long CV officiel qui a bien plus d’épaisseur politique que celui de Jacques[30].
La photo de famille est disponible et la biographie du frère (jumeaux car né la même année 1943 ?) est sur Wikipedia[31]. Elle est bien plus consistante que celle de Jacques, pourtant si omniprésent dans le discours médiatique. Mais il y a un monde entre les grandes entreprises françaises ou Bernard a occupé des postes et les modestes Clampton Limited, Attali et Associés, Positive Planet et même la BERD sans existence juridique légale.
L’analyse de l’affaire Assange m’a appris qu’une chose est le discours médiatique et autre chose la réalité. Comme dans le cas du discours mensonger sur le Covid et de la construction du storytelling autour d’Assange, le personnage de Jacques Attali apparait ici comme un « concept » médiatique, un CV construit pour être raconté, plus que comme un vraie personne avec de vrais diplômes et une vraie position sociale.
Dans le chapitre famille, je retrouve une seule photo de son épouse Elisabeth Allain, une photo de mariage traditionnel juif dans les années 60[32]. Sa fille Betsabée serait également dirigeante avec son frère de la société de production médiatique Keskya, 123 avenue Saint Philippe du Roule à Neuilly sur Seine[33]. Betsabée Attali est présente dans différentes mondanités signalées par la presse[34].
Pour comparer le bruit médiatique à la réalité, je me rends à Neuilly sur Seine au 123 avenue du Roule et 123 avenue Achille Peretti. Surprise ! Il s’agit de la même adresse[35] !
Avenue Achille Peretti est le nouveau nom et Saint Philippe du Roule l’ancien nom de la grande et majestueuse avenue du centre de Neuilly sur Seine. Le 123 se trouve presque en face du grand bâtiment de la Mairie et directement en face de l’église Saint Pierre et de l’école publique.
Le 123 avenue Achille Peretti est une petite villa des années 1980 de trois étage, dont l’accès est fermé par une grille en fer donnant sur une petite cour ou poussent deux arbres.
Sur l’interphone je lis à gauche « gardienne, RDC, 2 étage », à droite « ascenseur, Keskya, 3 étage ». C’est donc le bureau de l’entreprise de production médiatique de Jérémie et Betsabée Attali. La villa a l’air inhabitée. Aucun rideau aux fenêtre, aucune trace de vie, aucun mouvement. Ce n’est donc pas un domicile de particulier. En donnant cette adresse au tribunal du commerce et au registre des entreprises britanniques comme étant celle de son domicile, Jacques Attali a donc menti. A moins qu’on puisse concevoir qu’un homme aussi riche et célèbre que lui en soit réduit à habiter à 70 ans chez ses enfants, et de surcroit dans des locaux commerciaux…
Je reste une bonne heure à observer l’endroit, une belle après-midi ensoleillée de mercredi du mois de mai 2021. J’observe les enfants sortir des écoles : à gauche de la villas, sous un porche dans un immeuble des années 60 se niche une école privée avec cours du soir. L’immeuble, assez vaste, situé au 121 de l’avenue, contient en outre une maternelle privée, la police municipale et l’office de tourisme de Neuilly.
Tout est toujours désert dans les bureaux de Keskya production. Je me risque donc à tout simplement sonner à la porte, d’abord à l’interphone de la gardienne, puis à tous les étages. Personne nulle part, aucun employé non plus à Keskya qui a tout d’une entreprise fantôme[36].
A droite de la villa fantôme est accolé un autre imposant bâtiment : le 127 avenue Achille Peretti est une annexe de la Mairie de Neuilly qui contient la Direction de la petite enfance, la Direction de de l’enfance, la Direction des Ressources humaines, la Direction des Marchés publics.
La proximité de 3 écoles et des services de la ville de Neuilly dédiés aux enfants avec cette entreprise de production de films fantômatique, siège déclaré des entreprises et domicile d’un des hommes les plus puissant de France, cet homme qui se dit être un véritable « faiseur de président », qui se vante d’avoir repéré Emmanuel Macron tout jeune et l’avoir piloté jusqu’au fait de la puissance[37], cette proximité dérangeante me déroute complètement. Comment interpréter cela ?
Il est évident que Jacques Attali n’habite pas ici, que ce lieu n’est pas le siège de ses entreprises, mais il est aussi évident que Jérémie et Betsabée, ses enfants adultes, n’ont aucune activité dans cet endroit supposé siège de l’entreprise qu’ils sont censés diriger. Ils servent de prêtes-nom à Jacques Attali. Mais que se passe t il donc dans ce lieu puisqu’on n’y produit pas de film et qu’aucune activité commerciale ne s’y déroule ? A qui appartient donc ce lieu ?
En France, il n’est pas aussi facile qu’en Angleterre d’accéder au cadastre et de vérifier qui est le propriétaire de la parcelle. Mais petit à petit, à force d’observation du quartier, au bout de quelque temps, je découvre un plan publique de Neuilly sur Seine sur un des panneau de la ville. En fait selon ce plan, tout l’ilot de bâti, du 121 au 125 avenue Achille Peretti, anciennement Avenue du Roule, appartient probablement à la Mairie de Neuilly sur Seine.
Le célèbre Jacques Attali aurait son domicile dans des locaux appartenant à la mairie de Neuilly, ville ou réside quasiment toute la bourgeoisie de France et dont le non moins célèbre maire fut Nicolas Sarkozy. Mais le plus important personnage de Neuilly fut sans conteste Achille Peretti lui-même, membre du contre-espionnage du colonel Paillole à Vichy puis à partir de 1943 créateur du réseau des policiers Résistants, après la guerre pilier des services de la DST dans la 4ème République puis du « gaullisme d’Etat » de 1947 à sa mort et « créateur » de son successeur à mairie de Neuilly.
Achille PERETTI | L’Ordre de la Libération et son Musée (ordredelaliberation.fr)
Le conseiller occulte de la Mitterrandie, Jacques Attali, serait-il en réalité un proche, un obligé de la mairie de Neuilly, puisqu’il « habite » dans des locaux qui lui appartiennent ? Son « amitié » proclamée avec Nicolas Sarkozy ne serait -elle pas plutôt l’aveu d’une participation aux réseaux plus ou moins occultes de Peretti, puisque son domicile officiel et l’entreprise de ses enfants se trouveraient dans des locaux appartenant à la mairie de Neuilly[38] ?
Le registre du commerce me fournit quelques informations :le Kbis, les statuts et le procès-verbal de l’AG qui a lieu le 31 mai 2022. Le Kbis indique que Keskya est une société par action simplifiée, dirigée par M. Jérémie Attali, domicilié au 1 rue du Moulin, 75017 Paris. Son capital est de 47 000 Euros et son activité « la production, la coproduction, le montage de courts et de longs métrage cinématographiques, l’édition musicale et littéraire, ainsi que le conseil aux particuliers et aux entreprises en matière d’organisation événementielle »[39].
Or la rue du Moulin 75017 Paris n’existe pas. Seule existe la rue du Moulin Vert dans le 14ème arrondissement. Monsieur Jérémie Attali ment sur son adresse dans ses déclaration au tribunal de commerce, ce qui est grave.
Les statuts de 2014 m’apprennent aussi que les actionnaires Betsabée Attali, née en 1986, Jérémie Attali, né en 1981 et Jacques Attali, né en 1943, tous les 3 étant prétendument domiciliés au 123 avenue du Roule, ou avenue Achille Peretti, dans ce local ou il n’y a que des bureaux vides. Ils sont les 3 actionnaires de cette structures dont le capital initiale est de 23 000 Euros, une somme très modeste, insuffisante pour la production du moindre film. D’ailleurs, plusieurs années plus tard l’entreprise n’a pas de réalisations notables à son actif. Elle apparait plutôt comme un coup de pouce du papa entrepreneur aux deux jeunes gens qui veulent se doter d’une image de marque pour le vie active – producteur de films, cela fait chic et mondain et peut ouvrir des portes pour des activités plus sérieuses.
En effet, l’Assemblée Générale Extraordinaire du 31 mai 2022 proclame la… dissolution de l’entreprise et la mise en place d’un liquidateur, son président Jérémie Attali. Chose curieuse, Jérémie Attali habite toujours 1 rue du Moulin, mais non plus à Paris, mais dans le 77, hameau du Cugny, 77 690 la Genevraye. Jacques Attali ne figure plus comme associé dans l’entreprise[40].
Mais le problème principal est que, non seulement l’adresse « 1 route du Moulin à Paris 17 », mentionnée comme domicile de Jérémie Attali, n’existe pas, mais il n’y a pas non plus de « route du Moulin » à 77690 Genevraye, petite commune proche de la forêt de Fontainebleau où il existe cependant le hameau de Cugny mais pas de route du Moulin à Cugny!
Les deux erreurs dans l’adresse du PDG de Keskya, en plus de la persistance de désigner comme domicile des associés la villa vide de Neuilly sur Seine, m’indiquent qu’on a ici plutôt affaire à un mensonge sur les domiciles des responsables de cette entreprise. Celui de Jacques Attali reste bien caché. L’affabulation sur sa thèse de doctorat et les mensonges sur les adresses de domiciliation des entreprises avec en prime l’inexistence juridique de la BERD, tout cela me me permet de nourrir un doute sur l’identité même des protagonistes de cette histoire.
Plus que jamais le « concept » Attali pose question. Est-ce une escroquerie étalée sur plusieurs décennies?
Références:
1.
[2] Philippe Bourdrel « La Cagoule », Marabout, 1970
[3] theses.fr, explorer les 22 thèses pour
[5] Le cannibalisme au menu de Jacques Attali en 1979 – Le Temps
[6] Liste des auteurs | Presses universitaires de France (puf.com)
[8] Jacques Attali dirige la 25è Symphonie de Mozart et la Petite Musique de Nuit (extraits) – YouTube
[9] Biographie – Jacques Attali
[11] Alain Cotta — Wikipédi Comité des intellectuels pour l’Europe des libertés — Wikipédia (wikipedia.org)kipedia.org)
[12] Alain Cotta – Biographie et livres | Auteur Fayard
[13] Comité des intellectuels pour l’Europe des libertés — Wikipédia (wikipedia.org)
[14] Vie du master – Stratégie et organisation – 101 – M2 | Dauphine-PSL Paris
[15] Résultats de recherche | Dauphine Recherches en Management (DRM)
[16] 50 ans de recherche à Dauphine : Hier, aujourd’hui et demain – Université Paris-Dauphine (psl.eu)
[17] Le retour de l’économie dans les sciences sociales : Marc Guillaume, Jacques Attali… (dauphine.fr)
[19] Livre: La Domestication de l’humain, Alain Cotta, Fayard, Documents, 9782213682433 – Point de côté (librairiepointdecote.fr)
[20] Home – Attali & Associés (attali-associes.com)
[21] Nouveaux métiers de l’avocat, conseils de Jacques Attali… focus sur le dernier congrès d’Alta-Juris. (village-justice.com)
[23] Jérémy Attali | Avocats | Jones Day
[24] ATTALI Jérémie – Etonnants Voyageurs (etonnants-voyageurs.com)
[25] ATTALI ASSOCIES (STRASBOURG) Chiffre d’affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM – 522830991
[26] VOS AVOCATS – ATTALI ASSOCIES (attali-associes.fr)
[27] Annuaire des avocats | L’ordre des Avocats de Strasbourg (avocats-strasbourg.com)
[29] Bernard Paul Judas ATTALI personal appointments – Find and update company information – GOV.UK (company-information.service.gov.uk)
[30] Bernard Attali – Nominations au Journal officiel de la République française (steinertriples.fr)
[31] Bernard Attali — Wikipédia (wikipedia.org)
Bernard Attali a commencé sa carrière en 1968 comme magistrat à la Cour des Comptes dont il est aujourd’hui Conseiller Maître honoraire.
Il a été successivement Directeur de Cabinet du Commissaire au Plan , directeur financier de la Délégation à l’aménagement du territoire, directeur financier du Club Méditerranée, Délégué à la Datar (auprès du Premier Ministre), Président du Groupe des Assurances Nationales, président Europe de la Société britannique Commercial Union, Président de la Financière Saint Georges et de l’Épargne de France, Président directeur général du groupe Air France (de 1988 à 1994), Président du comité exécutif de IATA, Président de la banque Arjil & Associés, Président France de Bankers Trust , Vice Président Europe de Deutsche Bank (IB ), Président de l’Agence de Développement de la Région Île-de-France, Senior advisor de Texas Pacific Group, de Bank of America, de BC Partner, de Qualium, d’August et Debouzy, de Brookfield Capital (2019) et d’EQT (2021).
Il a été membre du Conseil d’administration de nombreuses grandes entreprises françaises et étrangères (BNP, Soc. Gen, CIC, SNCF, IP Power, Air Canada, la Poste, etc.).
[33] Bethsabee ATTALI – Dirigeant de la société Keskya – Verif.com
[34] Les fondatrices de Thanks for Nothing, demi-finalistes du Prix Business With Attitude (lefigaro.fr)
[35] plan Google 123 avenue Achille Peretti ou 123 Saint Philippe du Roule
[36] Keskya Productions (facebook.com)
[37] Commission Attali, Rothschild, Bercy, Elysée…L’Ascension Fulgurante du « Président Macron » – Forbes France
[38] Attali approché par Sarkozy – L’Express (lexpress.fr)
[39] Extrait Kbis de Keskya SAS
[40] J’ai visité les locaux du 123 avenue Achille Peretii le 18 mai, juste avant la dissolution de l’entreprise.
Un douloureux retour
Je suis plongée dans ces réflexions sur le chemin de retour à mon hôtel. Je longe le Hyde Park côté nord par le Baywaters road jusqu’au quartier de Notthing Hill alors que la nuit d’automne tombe déjà. A l’angle d’une petite rue en face de l’ambassade de Russie, toujours situé dans le parc royal en face du château royal de Kensington et du petite square consacré à la princesse Diana, je lis un surprenant slogan peint sur le mur « Takes sanctions off of Russia. There was no russian interference in US elections » (enlevez les sanctions de la Russie. Il n’y a pas eu d’interference russes dans les élections US). Je souris : le quartier est chic, si une telle inscription sauvage pro russe est resté, c’est qu’elle doit être partagée dans le quartier. Tous les Anglais ne seraient il donc pas russophobes ? Visiblement il se trouve ici des personnes prêtes à défendre la Russie !
Ma journée finit sur cette bonne surprise. Le lendemain je me rend dans une sympathique pharmacie irakienne de Seymour place ou j’effectue le détestable test PCR nécessaire à mon retour. J’ai encore une journée devant moi, les résultats seront prêts dans l’après-midi. ! Je m’attable dans un pub et je consulte vaguement mes mails. C’est là que j’aperçois un message que me renvoie mon éditeur – la famille de Gilles cherche à me joindre d’urgence… J’ai un très mauvais pressentiment. J’appelle Gilles immédiatement. Son téléphone dont je connais le numéro par cœur, sur lequel je venais d’envoyer mes photos de mon attente devant les Royal Courts, son téléphone sonne dans le vide.
J’appelle les membres de sa famille. Gilles est mort d’une crise cardiaque foudroyante le vendredi. Ils cherchent à me joindre depuis. Gilles qui pourtant allait si bien, était en pleine forme et venait justement d’effectuer un vol sur son planneur dans son aéroclub le mercredi 28…
Je ne peux pas et je veux pas décrire ici le choc et ma douleur.
Je dois rentrer le plus vite possible. Sur le conseil d’amis j’erre plusieurs heures dans Londres dans l’espoir de penser à autre chose et de tenir le choc.
Mes pas me ramènent au petit Crown Bar « business indépendant » à Stand Street. Je profite de mon dernier restaurant avant mon retour en France, mon pays où il me sera interdit de manger au restaurant, de visiter un musée et d’aller à la bibliothèque par la ségrégation inique de Macron. La jeune serveuse sympathique sent que je ne vais pas bien. Nous causons donc de l’Angleterre, de la France et de l’Europe. Elle est visiblement fière de vivre dans un pays avec un peuple qui a su résister à l’effroyable dictature qui se met en place en Europe. Mais bien sûr, l’Angleterre ne peut vivre isolée, tout isolement du continent est vécu par ses habitants comme un enfermement, un blocus de l’île. «Nous allons à nouveau voyager »- affirme – t-elle avec force. « Nous allons gagner. Il faut y croire ».
Ma dernière image de Londres fut donc la gaité, la force et la fierté de cette jeune émigrée. Puissions nous être forts dans la lutte qui s’annonce âpre. Puissions nous être aidés de toute force humaine et surnaturelle.
Le lendemain matin j’affronte le Flixbus à Victoria Coach Station. Curieusement cela se passe bien. Plus de masque sur les chauffeurs, un contrôle superficiel du papier avec le test. Une traversé sans histoire du territoire anglais jusqu’au port de Douvres. Ici, je craignais fort les tracasseries à la sortie. Mais non, le seul contrôle est français. Dans le hangar les agents de la PAF ne regardent que les passeports. Le « pass sanitaire » où le test covid sont contrôlés par une curieuse jeune fille en gilet jaune dont le badge porte l’inscription « assistante de police ». Un poste qui n’existe pas pour le contrôle d’un document illégal, les policiers sachant très bien qu’ils n’ont aucun droit de regard sur nos données de santé !
Puis nous sommes retenus par l’entreprise privée Securitas qui s’acharne sur nos bagages, jusqu’à nous les faire sortir de la soute du bus. Ensuite c’est P and O, le transporteur maritime, qui joue à la police privée, car les vrais autorités anglaises ne se montrent pas. Mai je traverse tout et aucune remarque ne n’est faite sur les quarantaines et les tests que j’aurais ou n’aurais pas effectués. Mes amies avaient raison, il n’y a pas lieu d’avoir peur.
Ce jour là le soleil est étincelant. Il illumine la haute falaise blanche surmontée du château des Plantagenêts, les installations portuaires, les lourds ferries qui entrent dans le port et bien sûr la mer. Cette mer que Gilles, mon navigateur, avait tant aimée, je la contemple du dernier pont du ferry. Le dernier jour de sa vie, il avait voulu me rejoindre sur cette mer.
Gilles est dans les airs avec moi. Maintenant il peut enfin m’aider dans ma lutte qui s’annonce dure. Il faut libérer la France.