L’Université d’Assas interdit à une association de défense des Droits de l’Homme l’entrée à une conférence publique

Monika Karbowska

Le 1 juin dernier nous avons voulu participer en tant qu’association Wikijustice Julian Assange, à la conférence donnée par Maitre Antoine Vey, accompagnée par Madame Stella Morris dans l’enceinte de l’Université Paris II Assas, au 92 rue d’Assas à Paris.

Antoine Vey, proche collaborateur depuis 2013 et associé depuis 2016 de l’actuel ministre de la justice de Macron et Castex, Eric Dupont Moretti, avait participé avec lui à la conférence de presse au sujet de la situation de Julian Assange le 20 février 2020 à Paris. Cependant, je ne l’ai jamais vu à Londres à aucune audience du procès de Julian Assange, ni à la Westminster Court, ni à la Old Bailey, ni au tribunal Woolwich en février 2020. J’étais donc curieuse d’entendre comment quelqu’un qui n’est pas avocat britannique et n’a participé à aucune étape du parcours de Julian Assange allait expliquer la stratégie juridique destinée à lui être appliquée aujourd’hui.

Je me suis inscrite avec mes collègues le 26 mai sur le site de l’événement ou la participation était libre de frais : cela me semblait normal, étant donné que l’Université d’Assas est la prestigieuse et historique Faculté de Droit de l’Université de Paris et donc à ce titre une université publique payée par nos impôts. Certes, l’entreprise Evenbrite qui gère les billets pour le compte de l’association étudiante censée organiser l’événement est située à San Francisco. C’est un peu étrange qu’une université française et un avocat français aient besoin d’une organisation américaine pour inscrire des participants à une conférence sur un sujet politique et juridique dans une université publique française, mais cela pouvait être dû à l’ignorance ou à la paresse intellectuelle qui font le lit de bien des dysfonctionnements que nous vivons dans notre société.

Ayant obtenu rapidement mon billet d’inscription, je ne me suis donc pas méfiée. La veille au soir de l’événement, à 10h45 Tribunes Assas, une association étudiante qui figure comme organisateur du débat, m’écrivit un mail :

« Bonjour, Vous avez réservé deux billets pour la conférence de demain e présentiel au centre assas à 10h30; malheureusement cela n’est pas possible, ou il nous faut le nom  de la deuxième personne. Sans cela, elle ne sera pas en mesure d’entrer dans l’enceinte de l’université. Merci, de nous donner une réponse très rapidement, Tribunes Assas ».

J’ai répondu qu’il s’agissait d’un bug, que je ne voulais réserver qu’une seule place et j’en ai profité pour demander s’il fallait présenter une pièce d’identité à l’entrée. Pour le compte de Tribunes Assas la présidente Raphaëlle de Villeneuve de Flayosc et la vice-présidente Eulalie Montoya ont signifié leur réponse écrite le 31 mai à 21h25 : « oui, il faut une pièce d’identité ou tout justificatif d’identité. Merci ».

A 21h33 j’obtenais un mail de Eventbrite signé Tribunes Assas : « Nous vous rappelons que la conférence à laquelle vous vous êtes inscrit aura lieu demain matin au 92 rue d’Assas, amphithéâtre 1. Merci de présenter une pièce d’idendité à l’entrée et d’arriver à 10h15, sit 15 minutes avant le début prévu à 10h30 » (orthographe originale).

Tout paraissait normal

Après 2 heures de route de mon domicile de banlieue je me suis présentée avec mon collègue de Wikijustice à 10h20 à l’entrée du 92 rue d’Assas, un bâtiment flambant neuf dans le style massif « jeux olympiques 1936 » qu’affectionnent les promoteurs immobiliers travaillant actuellement d’arrache-pied pour transformer Paris dans le cadre de la désastreuse politique de la maire Hidalgo pour les Jeux Olympiques de 2024.

Nous faisons la queue avec des jeunes gens alors que devant la porte d’entrée se tient un homme d’âge mûr qui ressemble à un appariteur de collège et qui, liste de noms à la main, inspecte les pièces d’identité. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque l’homme voyant l’invitation avec la mention Event Brite et QR code que je lui présente me dit « vous ne pouvez pas entrer ».

 Je tombe des nues mais avant que je ne puisse lui répondre une jeune fille blonde aux cheveux bouclés dûment masquée (on ne sait jamais à qui on a affaire avec ces satanés masques…) fonce sur moi pour me dire « c’est réservé uniquement aux étudiants d’Assas ». Je suis plus que surprise, d’une part parce que je ne sais pas qui elle est, elle ne porte aucun signe d’identification, d’autre part parce que j’ai reçu la veille au soir le mail de confirmation signé Mesdames Raphaëlle de Villeneuve de Flayosc et Eulalie Montoya.

Je réponds que je suis dûment inscrite, que Tribunes Assas a même envoyé ce mail de confirmation et avait même répondu à ma demande s’il faut une pièce d’identité sans jamais me dire que la participation était réservée aux seuls étudiants ! En outre il n’est pas mentionné dans le tract de présentation de la conférence qui a largement circulé sur les réseaux sociaux publiquement que la conférence serait fermée. Au contraire, le tract de présentation suggérait que la participation était libre et physiquement possible.

Je mets sous le nez de mon interlocutrice mon billet de participation et je fouille dans mon téléphone à la recherche du mail de confirmation reçu la veille de la part des organisatrices. Le jeune fille est désagréable et veut me faire croire que le tract de présentation public limitait la participation aux seuls étudiants. Je suis agacée « Mais ce n’est pas vrai ! Les publications n’ont jamais annoncé cela ! Pourquoi diffusez-vous l’invitation dans les milieux militants si ce n’est pas possible de s’y rendre ? Pourquoi avez-vous répondu à mes questions sur la pièce d’identité si votre conférence était d’emblée limitée aux étudiants ? Pourquoi ne m’avez-vous rien dit hier ? »

Quand aux règles covid dont la demoiselle veut maladroitement se prévaloir pour m’interdire l’entrée, je réponds comme j’ai répondu à la Westminster Court plus de dix fois : « je suis dans la queue avant le début de la conférence, il n’y a pas de raisons que les autres passent avant moi si le nombre de places est limité pour cause de prétendu covid. Premier arrivé ; premier servi ! C’est la règle juste de l’égalité entre les hommes » !

Une autre jeune femme se précipite alors sur moi, elle est brune, cheveux longs, je ne vois pas son visage sous le masque mais sa voix est plus douce : « On est désolé mais en fait on vous a envoyé un mail ce matin pour vous le dire ».

Je reste polie, mais mon agacement est le même : « Vous ne pouvez pas changer les règles du jeu à la dernière minute ! Ce n’est pas démocratique » !

Mon collègue essaye alors d’expliquer à un garçon qui nous sommes. Je renchéris, alors que nous nous tenons toujours à gauche de la porte, en nous écartant juste de 2 mètres pour laisser les autres de la file entrer puisqu’eux en ont le droit.

La jeune fille brune me dit alors « vous pouvez suivre la conférence sur zoom ». C’est exactement ce genre de chose qui m’énerve le plus. Je lui réponds « la démocratie ce n’est pas zoom. La démocratie se vit à visage découvert et en vrai. D’ailleurs il faudrait enlever le masque pour que nous puissions voir à qui on a affaire. On ne peut pas dialoguer avec des gens dont on ne voit pas le visage ».

Je joins le geste à la parole et je montre mon visage à ces jeunes gens qui prennent cette étrange habitude de vivre avec un voile permanent sur la bouche, à l’image de ces femmes contraintes de vivre ainsi en Arabie Saoudite jusqu’à récemment. Un dialogue tendu s’engage.

Alors je demande à ces jeunes ce qu’elles savent du procès de Julian Assange. A voir ces la cinquantaines de jeunes de 20 ans présenter leur carte d’étudiant d’un air désabusé et en écoutant leurs conversations, on comprend qu’ils et elles ne s’intéressent pas particulièrement à Julian Assange, mais qu’ils n’assistent à cet événement que pour obtenir une note et valider leur année d’étude. Alors nous entreprenons de leur expliquer qui nous sommes et comment nous avons contribué à sauver Julian Assange de l’extradition illégale. Je leur raconte que c’est à Londres qu’il faut aller, que j’y suis allée 23 fois à 23 audiences, qu’il faut se lever de bonne heure et faire la queue pour entrer au tribunal, que Wikijustice a écrit 14 demandes de libération aux cours anglaises et transmises à tous les parlementaires, les Lords, les institutions juridiques et politiques du Royaume, des Etats Unis, de l’Union Européenne… que nous avons reçu un SOS signé « Julian Assange » et qu’avec les citoyens mobilisés dans le mouvement des Gilets Jaunes, nous sommes allés lui porter secours…

Qu’eux, futurs juges et avocats français, futurs diplômés de cette prestigieuse et célèbre Faculté de Droit dire « Université Paris II Assas », doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas, n’ont pas le droit de fermer arbitrairement la porte d’une conférence ouverte dans une université publique payée par nos impôts, ou bien nous ne sommes plus en démocratie !…

Nous parlons d’une voix de plus en plus forte pour bien nous faire entendre des étudiants qui de leur place dans la file, nous écoutent. Plus notre indignation monte plus nous mesurons l’injustice et l’arbitraire qui s’étalent devant nous dans toute son horreur : les citoyens, militants des droits de l’Homme, virés d’une Université publique ou ils sont venus écouter une conférence publique sur le sort d’un prisonnier politique qu’ils ont défendu envers et contre tout… Des citoyens membres d’une association de défense des Droits de l’Hommes virés de l’Université Paris II Assas par les étudiants de cette université, étudiants qui seront les futurs juges, avocats et hommes et femmes politiques de notre pays ! Voilà vers quoi se dirige notre pays si nous ne résistons pas !

Quelques minutes plus tard, je me déplace sur le côté gauche de la porte d’entrée pour réfléchir à l’ombre sur la stratégie à tenir. Mais je n’ai pas le temps de poser mon sac par terre et de prendre mon téléphone, les jeunes étudiantes cheffes de l’organisation s’effacent et deux hommes sortent du bâtiment. Ils se précipitent vers nous et nous invectivent avant que nous ne puissions réfléchir à la situation. Le premier est petit, il a les cheveux bruns et porte une chemise noir, un pantalon clair et un masque. Il se rue sur moi et me somme de déguerpir : « allez-vous en, dégagez, vous n’avez rien à faire ici ». Je n’ai pas l’habitude à ce qu’on me parle sur ce ton dans la vie sociale. L’homme a une dégaine d’agent de sécurité, il porte un badge au bout d’un cordon accroché à son cou. Mais je ne me laisse pas démonter. Lorsqu’il s’avance vers moi, je lui fais face :

 Je lui réponds « qui êtes- vous pour me parler ainsi ? Je suis dans un espace public, et j’ai le droit de rester ici ». Il me toise d’un air méprisant : « C’est une conférence privée, ici c’est privé, allez-vous en ». Avec mon collègue nous sommes de plus en plus indignés. « Non. Nous sommes dehors, dans un espace public, nous restons » – Nous sommes debout sur la petite place sur le côté gauche de la porte d’entrée, nous ne gênons aucunement et nous n’empêchons pas la file de jeunes d’entrer dans l’immeuble. Le ton monte.

Je ne sais toujours pas qui est cet homme qui ne s’est pas présenté. Je sais qu’un agent de sécurité privé doit, selon le livre VI du Code de la Sécurité Intérieure[1], porter un uniforme mais qui ne doit pas ressembler à celui d’un uniforme de police ainsi qu’un badge avec son nom et le nom et le logo de sa société. L’homme est en civil et je distingue un drapeau bleu blanc rouge sur son badge.

Devant son attitude de plus en plus menaçante, je suis de ferme dans ma défense des lois et des droits fondamentaux humains car, ce qui se passe est un comble devant une université qui forme des citoyens censés faire respecter ces droits en tous lieux et en toutes circonstances. Monsieur Vey, Monsieur Moretti, les organisateurs de la conférence et la direction d’Assas ont une fâcheuse tendance à confondre censure, dictature et droits de l’Homme. On ne peut que douter de l’efficacité des avocats français de Julian Assange car comment pourraient-ils défendre un homme qui a sacrifié sa vie pour la liberté d’expression s’ils ne mettent pas tout en œuvre pour que leurs concitoyens soient libres de s’informer, de s’exprimer et de pénétrer dans un lieu dédié à la culture populaire, une université d’Etat ?

Je demande à l’agent de sécurité d’appeler son responsable et la police, car je suis sûre de mon bon droit et je n’ai jamais eu une attitude déplacée ou violente dans toute cette affaire. Personne de l’Université d’Assas n’appellera d’ailleurs la police. Un deuxième homme, également Magrébin, portant une chemise blanche et un jean, sort du bâtiment et vient prêter main forte à son collègue. Tous les deux nous repoussent vers la rue. Je ne me laisse pas virer de l’enceinte de l’Université et je reste devant la grille. La tension monte encore. Mon collègue de Wikijustice explique aux étudiants de la file comment les Gilets Jaunes ont défendu Julian Assange et ce qu’est une véritable démocratie.

Je suis désespérée par l’attitude soumise des étudiants enfermés sous leur masque : « Aujourd’hui vous virez les militants des droits de l’homme d’une université publique qu’ils payent avec leurs impôts, demain dans 20 ans vous serez à notre place, vous ne serez plus rien, vous serez des esclaves ! » La jeune femme blonde qui se faisait passer pour la cheffe des étudiants hausse les épaules « et alors, ce n’est pas grave ». Si, c’est grave…

Car lorsque j’étais étudiante à Paris I, Panthéon Sorbonne, on pouvait entrer librement dans l’université ! On pouvait assister à un cours magistral en auditeur libre, consulter des ouvrages à la bibliothèque, se renseigner sur le programme des cours, aller à un rendez vous avec un professeur… Aujourd’hui il n’y a plus d’université libre, mais elle est toujours payée par les contribuables, il n’est pas normal que l’accès en soit interdit aux citoyens !

C’est alors qu’un homme d’une 60-taine d’année sort de la faculté accompagné d’une femme un peu plus jeune. Il porte une chemise blanche et une cravate rouge, la femme une jupe verte et un chemisier blanc. Leurs masques empêchent comme d’habitude de voir leur visage. Il ne se présente pas, je ne sais pas qui il est, mais avec autorité il me dit que c’est un lieu privé et que nous devons aller dans la rue. Nous répondons invariablement que nous ne sommes pas à la Défense dans les locaux d’une entreprise privée mais dans une université publique payée par nos impôts. Le dialogue est impossible. Cependant l’homme ne me menace pas comme l’avait fait son agent de sécurité. Au bout de 5 minutes de discussion tendue il lâche prise. Lorsque je lui rappelle que lorsque lui a fait ses études l’entrée à la faculté était libre, il hausse les épaules d’un air fataliste : « C’était dans les années 80 » ; dit-il et repart avec la femme vers l’immeuble.

Nous sommes ici dans la plus ancienne et la plus prestigieuse Université de Droit en France !

En tant que futur juristes, les jeunes organisateurs de la conférence qui cachent leur visage sous un couvre-visage sectaire et empêchent des citoyens d’accéder à un lieu débat démocratique devraient pourtant savoir ceci :

Dissimulation forcée du visage en violation du 225-4-10 du code pénal Français :

« Le fait pour toute personne d’imposer à une ou plusieurs autres personnes de dissimuler leur visage par menace, violence, contrainte, abus d’autorité ou abus de pouvoir, en raison de leur sexe, est puni d’un an d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. 

Lorsque le fait est commis au préjudice d’un mineur, les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 60 000 € d’amende. »

Si la dissimulation forcée du visage par abus d’autorité est un délit lorsqu’elle est imposée à un citoyen ou une citoyenne en raison de son sexe alors cette dissimulation forcée est aussi un délit si elle est imposée à un citoyen en violation de ses droits fondamentaux.

L’obligation de porter un masque est donc une violation du droit à l’intégrité de la personne tel que garantit, entre autres, l’article 3 de la Charte des Droits de l’Union Européenne.

« Toute personne a droit à son intégrité physique et mentale.

Dans le cadre de la médecine et de la biologie, doivent notamment être respectés:

Le consentement libre et éclairé de la personne concernée, selon les modalités définies par la loi, l’interdiction des pratiques eugéniques, notamment celles qui ont pour but la sélection des personnes. l’interdiction de faire du corps humain et de ses parties, en tant que tels, une source de profit, l’interdiction du clonage reproductif des êtres humains. »

Je suis encore sonnée par la violence de ce que je viens de vivre. Avec mon collègue nous restons dehors. J’observe et je tente de comprendre. Les deux agents de sécurité en civil se postent devant la porte. Ils prennent la place du concierge d’Assas et de quelques autres hommes qui portent des badges avec le logo de l’Université. Je voudrais comprendre qui ils sont.

Je reste une demi-heure à les observer. Ils sont très à l’aise. Ils s’approchent de la grille, font le tour de la petite place, discutent avec un jeune homme qui dans un minibus arborant le logo de l’Université amène une palette de victuailles : un apéritif pour les participants à la conférence ? Je vois distinctement l’insigne bleu blanc rouge du badge des deux hommes.

Alors je m’approche d’eux et je leur demande leur nom : un agent de sécurité privé DOIT décliner son identité à celui qui le demande s’il a une quelconque délégation d’autorité pour filtrer un accès. A peine ai-je eu le temps de finir ma phrase que les deux hommes, de concert, escamotent leur badge en le cachant dans une poche de leur chemise ! Je suis choquée. Pourquoi cachent-ils leur identité ?

Le plus arrogant me toise avec mépris « Je ne vous le dirai pas ». Je réponds : « Vous savez bien qu’un agent de sécurité privée doit avoir un badge avec son nom visible dessus et doit décliner son identité ». Il me dit alors « je suis fonctionnaire ». Je réponds « A fortiori si vous êtes fonctionnaire, vous n’avez pas le droit de dissimuler votre identité» !

Les deux hommes me rient au nez satisfaits de jouir de de leur pouvoir arbitraire. J’ai beau leur parler de Loi et de Droits, devant l’Université historique de Droit de Paris, ils s’en moquent. C’est symboliquement très violent. J’ai beau argumenter, prendre à témoin un agent de sécurité incendie qui vient nous rejoindre, qui est bien plus sympathique et qui connait bien le code de la Sécurité Intérieur du CNAPS car les agents de sécurité incendie en dépendent au même titre que les agent de sécurité, alors même qu’ils n’exercent pas le même métier… Rien n’y fait. La faculté d’Assas est gardée par des hommes mystérieux qui ne répondent devant aucune Loi.

C’est un comportement de mercenaires au service d’une entité privée. Ils n’ont a priori rien à faire dans une université publique. A moins, qu’Assas n’ait été vendue par le gouvernement français comme l’a été la Sorbonne Paris III selon le témoignages de riverains. Si c’est le cas, il s’agit d’un vol car le bien public appartient aux citoyens même si c’est l’état qui le gère. En démocratie, un gouvernement représente les citoyens et défend leurs intérêts. Vendre le patrimoine de la France est un acte de trahison qui relève du 410-1 du code pénal. C’est passible de la perpétuité. :

« Article 410-1. Les intérêts fondamentaux de la nation s’entendent au sens du présent titre de son indépendance, de l’intégrité de son territoire, de sa sécurité, de la forme républicaine de ses institutions, des moyens de sa défense et de sa diplomatie, de la sauvegarde de sa population en France et à l’étranger, de l’équilibre de son milieu naturel et de son environnement et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique et de son patrimoine culturel ».

Tous ces agents de sécurité auxquels nous avons affaire comportent comme des miliciens d’un pouvoir occulte affichant la même arrogance qu’Alexandre Benalla en 2017. L’ambiance est aussi celle que j’ai connue au tribunal Westminster à Londres, quand les agents de l’entreprise Mitie gardaient Julian Assange pour le compte de la « confrérie Mountbatten-Windsor ».

Ici devant l’Université de Paris Assas Stella Morris et Antoine Vey sont protégés par des hommes qui se disent fonctionnaires, qui possèdent des badges portant le symbole de la République Française, et qui ont suffisamment de pouvoir pour nous interdire l’accès aux locaux. Mais pourquoi ces hommes travaillent-ils dans le secret et cachent-ils leur nom ? Qui sont-ils donc ?

C’est alors que le deuxième des « agents » me dit, sans me regarder dans les yeux : « les organisateurs n’ont pas voulu que vous rentriez. Ils nous ont demandé de vous interdire l’entrée ».

Oui, Wikijustice Julian Assange est visée par cette « police » privée.

Cette « police » privée refuse donc l’entrée d’Assas, à une conférence concernant l’avenir de Julian Assange, à la seule association de défense des droits de l’Homme qui a tout mis en œuvre pour le faire libérer, qui a reçu de lui un SOS qui lui donne toute légitimité pour le représenter défendre ses intérêts et porte son nom afin de rendre hommage à son combat.

Qui sont les organisateurs de cette rencontre si secrète dans une université publique française? Qui est cette milice ?

Qu’est donc la France devenue ?


[1] https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000025503132/LEGISCTA000025506179/

Article 223-6

Modifié par LOI n°2018-703 du 3 août 2018 – art. 5

Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.

Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende lorsque le crime ou le délit contre l’intégrité corporelle de la personne mentionnée au premier alinéa est commis sur un mineur de quinze ans ou lorsque la personne en péril mentionnée au deuxième alinéa est un mineur de quinze ans.

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